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Kauehi

L’équipage a désormais quitté CAT’LEYA, Tiffany est partie pour une traversée sur un monocoque ex-vainqueur de Sydney-Hobbart et Chloe reprend sa vie « normale » à Sydney.

Les Biquets viennent de quitter les Marquises après une escale de maintenance de leur bateau Voyage et nous avons convenu de nous retrouver à Kauehi un autre atoll des Tuamotus dans le Nord Est de Fakarava. C’est pour moi l’occasion de sortir par la passe Sud, et ça se passe toujours aussi bien à l’étale de basse mer, très peu de courant…

Arrivés au village, il faut aller dire bonjour à tous les amis qui sont déjà au courant de l’arrivée des Biquets, cela fait pourtant 4 ans qu’ils ne sont pas repassés; mais les Polynésiens ont de la mémoire et c’est toujours la fête lorsqu’on revient !

C’est avec Edouard et Ida que l’accueil sera le plus chaleureux et que nous partagerons plusieurs repas dont un dans le « secteur », un terrain sur un motu plus au sud où Edouard exploite le coprah. Je prendrai d’ailleurs un cours de récolte du coprah.

Un soir, je vais également découvrir la chasse aux crabes de cocotiers et bien entendu ensuite la délicieuse chair de ces crabes ainsi que le « foie gras » des Tuamotus réalisé à partir de la chair des queues de crabes; une vraie découverte gastronomique ! Mais attention aux doigts, ces crabes ont une puissance dans les pinces énorme !

Fakarava aux Tuamotus, la 2ème dimension de la Polynésie

500 miles entre les Marquises et les Tuamotus…
La Polynésie française s’étend sur une étendue plus grande que l’Europe et les distances entre zone sont d’une autre dimension.
Peu de vent mais une nuit mémorable au milieu des éclairs… à vite oublier ! Les couchers de soleil son t par contre fantastiques avec une lumière très particulière.

4 jours de mer et nous voici devant la passe Nord de Fakarava ; c’est notre première entrée dans un atoll, très prudent nous allons donc attendre précisément l’étale de basse mer. Finalement nous entrerons dans la passe sous voile, moteur en marche au cas où, pas de courant…. facile !
Les Tuamotus sont les formations géologiques les plus anciennes de la Polynésie Française, ce sont des atolls constitués de coraux qui se sont développés autour des anciennes îles. Le relief est donc très bas et les habitants très concernés par le réchauffement climatique et la montée du niveau des océans…
Motus, cocoteraies, sable blanc ou rose, les paysages changent radicalement et sous l’eau c’est le royaume des requins et des raies… Nous allons faire ici des plongées dans les passes Nord et Sud avec le fameux « mur de requins », plus de 100 requins qui chassent dans la passe à quelques mètres des plongeurs dans un décor de coraux à couper le souffle.


Après la passe Nord premier mouillage à Hirifa au Sud-Est

puis Tetamanu, passe Sud.

Les Marquises Nord : Nuku Iva

Notre prochain mouillage sera à Nuku Iva. Il y a 18 ans, je partais pour un tour de l’Atlantique rempli des conseils de nos amis toulousains les Biquets naviguant depuis en Polynésie. Il y a quelque temps je les ai recontacté pour leur faire part de mes projets puis à Panama pour les informer de mon arrivée prochaine… Notre rendez-vous est fixé à Nuku Iva dans la baie Daniel ou Taihoae à partir de laquelle il est possible de partir en excursion vers l’une des plus grande chutes d’eau du monde, plus de 600 m.

Quand nous arrivons, Voyage, le Belize 43 est bien là et je retrouve Pascale et Philippe les « catalyseurs » de cette histoire. Ils accueillent régulièrement des personnes à bord pour rencontrer des polynésiens et découvrir la Polynesie.

Nuku Iva nous rappelle Fatu Iva, les paysages ainsi que la nature y sont sublimes et les marquisiens également. Et en plus nous avons les meilleurs ambassadeurs puisque les biquets traînent leurs voiles dans le coin depuis 8 ans.

La baie d’Anaho au Nord, très protégée, est encore plus belle, ce sont en fait 3 baies que l’on peut découvrir à pied ou à cheval. Le soir dîner à terre chez l’habitant, et l’une des meilleures chèvres au coco que nous aurons dégustée !!!

Les jours défilent et il nous faut descendre pour que les filles puissent prendre leur avion de retour. Rendez-vous est pris à Fakarava avec les biquets mi-Avril.

de Hiva Oa à Ua Pou

Notre séjour à Fatu Hiva est bien trop court mais il nous faut faire les formalités d’entrée sur le territoire français, direction Hiva Oa.

Au village Atuona, c’est la civilisation qui nous rattrape et presque un retour à la métropole… des voitures, beaucoup de polynésiens qui s’affairent, d’autant que le bateau ravitailleur est passé la veille, on se croirait jour de marché ! Et pourtant Gauguin et Brel se sont installés ici.

Une fois l’administratif traité, nous partons sur Tahuata, une île très proche puis Ua Pou plus au Nord.

Nous retrouvons les paysages et l’ambiance de Fatu hiva. Encore une belle promenade vers une cascade et surtout la découverte de « Manfred Ville ».

Manfred s’est installé ici pour faire du chocolat… une vraie tuerie. Après avoir exercé de nombreux métiers il pose ses valises et plante du cacao, après des années de mise au point il réussit son premier chocolat de qualité. Nous passerons l’après-midi avec lui et sa femme polynésienne à déguster son chocolat en l’écoutant nous raconter son aventure. (Pour info, Manfred a ouvert un camping sur son domaine…)

Les Marquises, la récompense de la traversée du Pacifique !

Après 18 jours de mer sur un océan qui porte décidément bien son nom, le Pacifique, nous atterrissons aux Marquises sur l’île de Fatu Hiva dans la célèbre baie des vierges ! Il fait nuit mais la lune nous laisse entrevoir le paysage déchiqueté par les pitons maintes fois rêvés à la faveur des illustrations des revues nautiques…

Le matin, c’est un réel éblouissement, la vérité dépasse largement les photos « carte postales »… le village d’Hanavave se blottit dans une vallée encaissée protégée par de nombreux pitons rocheux, la nature y est exubérante, les nuances de vert des innombrables essences d’arbre se disputent nos regards aux reliefs d’altitude protégés par un simple duvet d’herbe.


La nature y est généreuse, noix de coco bien sûr, mangues, fruits à pain, papayes, citron, énormes pamplemousse juteux, …, chèvres et cochons sauvages ; pour peu on se laisserait aller au mystique… Et les Marquisiens sont comme elle, Jean-Pierre et Léa nous accueillent simplement et nous ferons visiter leur île très gentiment.


Plus de vingt ans que je rêve de ces îles magiques et je comprend maintenant pourquoi tant sont venus s’y réfugier et vivre, « Ah les Marquises » !
Tous les matins dans la baies des vierges les raies Manta nous offrent une danse irréelle, le soir les couchers de soleil sont à couper le souffle et la journée, balade et cueillette de fruits…

Les Galapagos

Un  jour, il faut partir… Un premier saut dans le Pacifique vers Les Galapagos.

Le vent des Caraïbes nous entraîne doucement vers le Sud-Ouest et l’île de Malpelo pendant 1 jour et demi puis c’est le calme… Soudain au loin nous apercevons la silhouette d’un navire , pas d’AIS, signal radar très faible… c’est bien un navire militaire, et face à nous un signal AIS,  bateau de 6 m… surprenant à cette distance des côtes équatoriennes, peut-être un sous-marin accompagnateur… Nous prenons contact par radio car la nuit arrive, pas de réponse puis finalement une voix nous indique en anglais qu’elle gère la petite embarcation et qu’il s’agit de coast-guards américains en exercice… (et nous c’est sœur Theresa…) nous demandant de laisser de l’espace pour ne pas gêner les manœuvres. Finalement c’est le bateau gonflable qui se dirige vers nous pour rejoindre le navire militaire; fin de l’histoire.

Peu à peu nous changeons de système et le vent revient, nous en profitons pour gréer le spi et après 5 jours et 16 heures nous atterrissons de nuit à Santa Cruz dans Academy Bay.

Nous allons pendant quelques jours profiter de ce « zoo » naturel où se côtoient, otaries, fous à pieds bleus, iguanes marins, nombreuses espèces de requins, raies, etc…

A l’occasion d’une excursion sur l’île de San Cristobal nous réaliserons ainsi de très belles plongées avec requins et otaries.

Puis une autre plongée magique à Santa Cruz à quelques mètres de requins à pointes noires, requins des Galapagos plus imposants et apercevrons même des requins marteau.

Las Perlas, la troisième facette de Panama

Après le canal de Panama, c’est une nouvelle histoire qui va s’écrire avec CAT’LEYA. Et tout commence dans l’archipel de Las Perlas sur le route des Galapagos.
Après les sublimes San Blas, que pouvait-on espérer de ces îles ?
Cette troisième facette de Panama nous a également surpris et nous avons adoré  les petites îles du Nord, leurs plages de sables blond, les eaux turquoises, les nichées de frégates, au loin le souffle de grands cétacés, et les îles du sud au relief plus marqué et à la végétation exubérante.

Très peu de voiliers s’arrêtent ici, les mouillages déserts et les quelques pêcheurs rencontrés prêts à partager le fruit de leur travail sur l’océan.

Nous avons donc passé ici 5 jours proches de la nature à nouveau avant la traversée vers les Galapagos et le grand saut dans le Pacifique.

Bye bye Atlantique… Pacifique nous voici !

Nous y voici, nous sommes programmés pour le 16 janvier.

A 14 h nous ancrons à Flat Anchorage dans l’attente du pilote qui va nous guider jusqu’au lac Gatun où nous resterons pour la nuit. Nus avons déjà nos 3 « handliners » fournis par notre agent afin de gérer amarrage de CAT’LEYA dans les écluses.

Vers 15h30, un bateau pilote s’approche, le pilote monte à bord et nous voilà partis, Manjaro derrière nous, vers la première porte. Après négociation, ou plutôt refus catégorique de se mettre à couple d’un bateau passager ou d’un immense voilier d’un autre temps, il est convenu qu CAT’LEYA et MANJARO traverseraient à couple !

Tout se passera bien et sans aucun problème particulier, les 2 bateaux sont identiques, les manœuvres d’autant plus aisées, et le plaisir complet, nous arrivons dans le Pacifique !

Lorsque la dernière écluse s’ouvre sur le Pacifique, c’est un moment magique… il y a tellement longtemps que j’attendais cela, des années de préparation, des milliers de miles parcourus, parfois difficile en mer, la récompense est là !

Les San Blas… l’Eden des navigateurs

Assurément, les San Blas sont notre plus belle découverte depuis notre départ de La Rochelle ! San Blas.. cet archipel résonnait dans mes oreilles depuis mon premier tour de l’Atlantique et notre rencontre avec les Biquets… un couple de toulousains que je compte bien retrouver en Polynésie.
Barrière de corail, mer bleue, verte, turquoise, îles de sables, cocotiers comme les dessinent les enfants… Habitation aux toits en feuille de cocotiers, les Kunas, les indiens locaux protègent leur culture et leur paradis !
Parfois les règles imposées nous paraissent irrationnelles, pourquoi interdire le wakeboard, le kitesurf, la pêche sous-marine, les vols de drone… mais finalement, ce qui s’offre à nous en est peut-être le résultat !


« Langostas », « sentoyos » (araignée de mer), red snappers, … rien ne manque et nous profitons des dons de la nature avec Manjaro ! Nous nous disons qu’il s’agit peut-être d’un avant-goût de la Polynésie et des atolls des Tuamotous..
10 jours de bonheur après, il est vrai, quelques semaines de « galère » depuis Annapolis…
Nous rencontrerons Eclectik dans les derniers jours, Eclectik envoie aussi des cartes postales sur Multicoque Magazine comme CAT’LEYA. D’ailleurs au mouillage près de BBQ island, nous avons rencontré Pierre Philippe à bord d’un Lucia 40 qui a reconnu CAT’LEYA suite à l’article sur notre ARC+.

Ti’AMARAA est aussi dans le coin, malheureusement nous ne ferons qu’échanger quelques mots à la radio aux Lemon Cays.
Chichime Cays, Hollandes Cazys, Bandeiro cays, autant de noms gravés dans notre mémoire à jamais…
Je vous laisse rêver avec ces vidéos et ces photos…

Nous avons ainsi rencontrer un créateur de « mollas », ces dessins tissés aux motifs géométriques de tortues, dauphins, poissons, etc…, un pêcheur de langouste qui vit avec sa famille pendant la période de pêche sur un îlot minuscule, sans ombre dans une simple case en tôle avec sa pirogue à voile et rame creusée traditionnellement dans un arbre…

La Jamaïque reggae…

Encore des miles avant la porte du Pacifique… La Jamaïque est une bonne étape avant les 600 miles restant pour refaire du carburant.

Au Nord, Port Antonio dispose d’une marina a priori accueillante, Errol Flynn Marina, l’acteur y avait une grande propriété à proximité ainsi qu’une île dans la baie. En réalité, l’accueil est déplorable, la marina est située dans la baie Ouest bien abritée, mais nous ne pourrons rester au quai car de gros bateaux doivent arriver (nous ne les verrons jamais…), direction mouillage, et où que l’on mouille on reste redevable des 25 US$ pour 0 service, pas de Wifi, pas d’eau, etc… et en plus la météo est très humide !

La Jamaïque n’est pas réputée pour proposer une sécurité de top niveau pour les touristes, effectivement, peut-être sont-ce les préjugés, mais une courte visite dans la ville de Port Antonio, hors de la clôture de la marina, et nous nous sentons limite… Pas de volontaire pour renouveler l’expérience de nuit ! Pourtant les jamaïquains qui nous aborderont dans l’enceinte de la marina pour nous « taper » quelques dollars ou un Pepsi sont sympa finalement…

Nous voulons quand même en voir un peu plus, pour la journée un chauffeur va nous amener sur la côte Nord-Est, au programme Blue Lagoon et des cascades.

Le paysage nous rappelle la Dominique avec une végétation très luxuriante mais le pays est vraiment très pauvre, les routes  entretenues  à la main mais en mauvais état, les habitations très sommaires… Ici tout se paye en US $; visite, guide, restau, etc…

Dans les cascades et la rivière, nous reprendrons goût à la vie terrestre après une navigation plutôt dure, au déjeuner, spécialités locales de poulet et de curry et enfin Blue Lagoon… sympa la Jamaïque.

La mer pour Panama est toujours forte, en cette saison, creux de 3 à 4 mètres et vent soutenu, 25 nœuds et plus… Finalement 5 jours après notre arrivée,  cela semble s’être bien calmé, nous allons reprendre la mer.