Le rallye Sail2Indonesia débute le 22 juillet dans les îles Kei, Mer des Moluques, mais Raja Ampat est une destination immanquable… Nous avons donc décidé d’entrer en Indonésie le 10 juillet, ce qui nous laisse une bonne marge pour rejoindre le groupe plus tard.
Notre départ de Thursday Island était prévu pour le 5 juillet, mais nos Visas et certains documents du bateau ne nous ont toujours pas été transmis… Tout nous est promis pour le 6… Mais le 6 il manque toujours le « Vessel declaration », faisons confiance à Raymond, l’agent indonésien organisateur du rallye…
Les conditions météo prévues par le modèle européen ECMWF nous annonce des vents soutenus de 20 à 25 Noeuds, rafales à 30. Notre navigation au portant de devrait pas poser de problème; c’est surtout les bateaux de pêche et les filets pouvant mesurer jusqu’à 20 Miles qu’il faut éviter… Sur Marine Traffic, j’ai relevé les routes des cargos le long du détroit de Torres, au moins pas de risque de rencontrer de filets de pêche !
Si la première moitié du voyage est conforme aux prévisions météo, pour la seconde ce sont des vents de 30 à 35 Noeuds qui propulsent Caty’Leya à des vitesses « super Foudienne »… La houle est moins agréable avec de vagues de 3,50m dont certaines déferlent derrière nous.Et voici sur le traceur à quoi ressemblent ces filets de pêche interminables mais heureusement équipés de balises AIS !
Après seulement 3 jours et 12 heures, nous passons le point d’entrée du rallye et nous dirigeons vers Port Tual pour les formalités d’entrée en Indonésie.
Dans le chenal, en arrivant de nuit, nous passons des constructions flottantes pyramidales illuminées que nous prenons soin de contourner sans trop savoir ce dont il s’agit…
Le lendemain, nous découvrirons qu’il s’agit de fermes aquacoles si nombreuses sur les côtes indonésiennes.
Grâce à l’organisation de Sail2Indonesia, les formalités, quarantaine, douanes, immigration et maître de port se passent à merveille, d’autant que nous sommes les tout premiers arrivants du rallye… En attendant la « clearance » d’entrée dans le bureau des douanes, un bâtiment récent, bien équipé, avec une équipe essentiellement constituée de jeunes d’une vingtaine d’années… l’hôtesse d’accueil viendra même m’offrir une bouteille d’eau minérale avant de recevoir mon sésame dans un pochette cartonnée pelliculée !
Tual et Langgur sont les 2 villes principales des 2 îles Pulau Dullah et Pulau Kei Kecil. La première à dominante musulmane, la seconde chrétienne; les 2 communautés reliées par le pont entre les 2 îles semblent cohabiter sans problème apparent. Le mouillage de Cat’Leya est à port Tual et nous profitons donc des « chants » des Muezzins des différentes mosquées de la ville…
Le lendemain, notre agent nous propose une ballade en voiture pour découvrir Pulau Kei Kecil. Les indonésiens sont très souriants à notre encontre et curieux aussi, c’est vrai que les blondes au yeux bleus ne font pas partie du paysage quotidien ici, à moins que ce ne soit mon charme Toulousain…
Après quelques courses indispensables; Sim-Card locale, distributeurs de billets, nous partons vers la côte Ouest de l’île visiter la grotte de Lian-Hawang, et la magnifique plage de Pasir Panjang, après un déjeuner dans un restaurant qui nous régalera d’une cuisine locale de poissons, superbe !
Au retour nous ferons un détour vers un temple hindou qui me rappelle mon voyage à Bali..
La vie urbaine est bien différente, un brouhaha de moteurs de motos et autres scooters que seuls les muezzins parviennent à dompter, quelques véhicules qui tentent de se frayer un chemin en zigzagant sur la route pour éviter les autres usagers, les « minibus publics » qui tâchent de se différencier par un klaxon ou tout autre son bien particulier… Le port qui avale toute une population bigarrée et bruyante dès qu’un bateau inter-îles est à quai, et derrière, les quartiers où la pauvreté s’est installée, mais les habitants restent souriants comme heureux de partager leur quotidien avec de « riches » étrangers qui semblent s’intéresser à eux…
Je ne peux oublier les fragrances d’épices qui émanent de petites échoppes, restaurants improbables ou épiceries « fines »… Cette odeur plus complexe qui nous aborde lorsqu’on approche par la mer…
Mais l’extraordinaire ce sont les enfants indonésiens aux sourires irrésistibles qui vous donnent du « Hello Mister » que vous soyez homme ou femme, tout heureux de pouvoir entrer en contact avec ces gens bizarres, nous, grâce à quelques phrases apprises à l’école…
Sur les bords de mer, des constructions sur pilotis que j’ai quelques difficultés à appeler maisons, et pourtant c’est bien le lieu où de nombreuses familles indonésiennes partagent un quotidien qui ne doit pas laisser beaucoup de place aux rêves…
La mer est la principale source de protéines en Indonésie et, compte-tenu du nombre d’habitants, la sur-pêche est un problème qui n’est certainement pas prêt d’être résolu…
Puis nous quittons Port Tual pour Raja Ampat via quelques étapes non référencées sur la route…