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Le Nord de Bali

Après mon premier voyage à Bali en 2018, c’est un plaisir de revenir ici, en fait Au Nord de Bali, sur notre route vers l’Ouest.

De Gili Gede, je choisis Ahmed pour un premier mouillage, non loin de là, à Tulamben,  se trouve l’épave d’un navire de guerre américain, l’USS Liberty. Ce navire cargo fut construit en 1918, et servit, durant la première mondiale, pour le transport de marchandises et de chevaux entre l’Amérique et la France. Il fut touché par un sous-marin japonais en 1942 alors qu’il transportait une cargaison de caoutchouc et de rails de chemins de fer entre l’Australie et une base américaine des Philippines. Il fut alors convoyé dans le Nord de Bali mais les voies d’eau étaient si importantes qu’il ne put être réparé. Finalement, c’est le volcan du « Mont Agung » qui eut raison de lui en se réveillant en 1963 et provoquant tremblement de terre qui fit glisser le navire de la plage vers des eaux plus profondes…

Ahmed est un village touristique dominé par les 3000 mètres du majestueux Mont Agung et situé au centre d’une zone balnéaire qui s’étend sur la côte Nord-Est de Bali.

On est tout d’abord surpris par les centaines de bateaux de pêche qui prennent leur bain de soleil sur la plage de sable noir, mais en fait ces bateaux servent a promener les touristes et c’est la saison  basse qui commence…

Le lendemain matin, nous partons en plongée sur 2 sites dont celui du l’USS Liberty. C’est une grosse épave, 120 mètres de long, par 10 à 25 mètres de fond.

Notre destination suivante se situe au Nord-Ouest de Bali, Lovina, une station balnéaire pour une visite des lacs Batur, Buyan et Tamblingan.

Sur la route, la cascade Banyumala offre une belle promenade dans une forêt bien dense. La saison des pluies n’a pas vraiment commencé mais l’eau est bien présente.

Sur les berges du lac Batur, un temple indo-bouddhiste important, Puru Ulun Danu Bratan, fondé au 17ème siècle et où ont lieu de nombreuses cérémonies. Le site est magnifique et attire bien sûr de nombreux touristes…

Aujourd’hui c’est un mariage qui est célébré, les invités purifient leurs offrandes dans l’eau du lac tandis que les mariés sont accompagnés par un groupe de musicien au son de gongs…

Au pied du mont Gunung Lesong (1960m), les deux lacs Buyan et Tamblinghan,

et l’occasion de se faire tirer le portrait…

Sur le retour, nous nous arrêtons au temple bouddhiste Brahmavihara-Arama qui domine Lovina.

Si vous voulkez en savoir plus sur Bali, je vous renvoie à mon article de 2018, Bali : découverte de l’Asie

Lombok

Notre prochaine étape est Lombok.

CATLEYA navigue le long de la côte Nord de Sumbawa sous spi par petite brise…

Après quelques heures de voile, nous voici à Gili Air, l’une des 3 îles Gili au Nord-Ouest de Lombok. Bien que très touristique, Gili Air est restée relativement protégée, pas de grands hôtels ici, et l’ambiance est bon enfant.

La plongée est réputée intéressante et je m’inscris pour une exploration sur une épave de barge, rencontre avec des nudibranches et des tortues qui semblent bien apprécier la place…

Le mouillage est malheureusement très rouleur ici et le passage permanent des bateaux transportant des touristes n’arrange rien… Je quitte donc Gili Air pour Marina Del Rey plus au sud.

De bonne heure, je croise des pêcheurs qui rentrent de leur pêche de nuit sous voile.

Gili Gede au Sud-Est de Lombok est beaucoup plus calme et a su garder son authenticité.

 

Sumbawa Besar et la course de buffles

Nous voici dans la capitale du Sumbawa, et nous sommes invités à visiter las ville avant la fameuse course de buffles…

La cérémonie de bienvenue a lieu dans l’ex palais du sultan, une construction en bois restaurée qui date de 2 siècles.

Nous sommes accueillis par une démonstration d’art martial de Sumbawa qui ressemble plutôt à une danse.

Puis, après le discours du régent, agréablement court, une visite dans un centre de formation d’étudiants en art culinaire, beauté, mode, etc… et démonstration de danses locales.

Dans le Sumbawa, le tissage fait aussi partie des traditions…

et bien entendu, Sumbawa est essentiellement musulman et les mosquées fleurissent partout.

Le clou de la journée c’est bien entendu la course de buffles, sport pratiqué par les paysans dans les rizières le dimanche avec les mêmes buffles qui servent à labourer ces rizières…

Le but est de parcourir le terrain en dirigeant les buffles vers un piquet et le toucher… Rester debout est déjà miraculeux, sinon c’est la punition… bain de boue !

Selah Bay et les requins baleines

Nager avec des requins-baleine, qui n’en a pas rêvé ?

L’opportunité se présente enfin dans la baie Selah de Sumbawa où les requins baleines sont sédentarisés.

En fait, à la remontée des filets de pêche, les requins baleine viennent se régaler à la surface…

Nous voici donc en route pour prendre un mouillage près des lieux de pêche tout au fond de la baie.

Avant le lever du jour notre guide vient nous chercher au mouillage afin d’arriver sur le site de pêche au lever du jour.

Nous arrivons de nuit et assistons, avec le lever du jour, à l’extinction des projecteurs et à la remontée des filets.

Les requins-baleine sont au rendez-vous… Ces requins, complètement inoffensifs pour l’homme, se nourrissent principalement de plancton, d’algues et d’animaux microscopiques ou de petits poissons, qu’ils absorbent par leur large bouche. Ils peuvent atteindre 15 mètres mais ici le plus grand doit faire 8 mètres…

C’est une expérience unique de pouvoir côtoyer d’aussi près ces énormes poissons (le plus grand connu vivant de nos jours), sans aucune appréhension même s’ils pourraient nous « gober »avec leur grande bouche…

Ils semblent si paisibles avec leur nage lente, leur bouche grande ouverte et leur petit œil malicieux … Leur peau est très rugueuse et épaisse, c’est en fait leur seul moyen de défense.

Le soleil se lève, les  pêcheurs ont remonté leur filets, et notre rêve devenu réalité va redevenir un rêve…

 

Satonda : la caldera du Nord Sumbawa

Sumbawa ne peut cacher son origine volcanique, le long de la côte Nord, les volcans se succèdent; certains sont plus célèbres que d’autres… Le Tambora est un stratovolcan actif qui culmine à 2850m. Son éruption en 1815 est la plus violente historiquement recensée avec au moins 90 000 morts. Les conséquences climatiques furent telles que l’année 1816 est connue dans l’hémisphère nord comme l’année sans été.

Cette éruption déclencha un tsunami et l’eau de mer a pénétré dans dans la caldera de Satonda qui abritait auparavant de l’eau douce.

A l’arrivée sur l’île, nous sommes accueillis par des macaques présents à peu près partout depuis Flores.

Plusieurs espèces d’oiseaux endémiques peuplent également Satonda.

Le soir, la brise de terre remplaça la brise de mer, il fallut changer de  mouillage et rejoindre le village sur la cote de Sumbawa… Au matin les enfants étaient déja là…

 

Le Nord de Komodo : Gililawadarat

Tout au Nord de Komodo, l’ile Gililawa Darat où se situent certains des plus fameux sites de plongée de Komodo; Crystal Rock et Castle Rock.

Le mouillage en lui-même est déjà un cadeau de la nature mais le tombant qui longe l’île dans le chenal avec Komodo est magique, tortue, raie manta, seiche, etc…

Le panorama permet de bien situer Gililawadarat et Komodo.

Et bien sûr, nous irons plonger sur les 2 sites Crystal Rock et Castle Rock… Le courant est dantesque, même avec les « hooks », il faut bien repérer le prochain rocher où s’accrocher avant de se libérer du précédent… Le courant attire les gros, requins gris, pointes noires, raies manta, banc de carangues et baracudas.

Avant de quitter l’archipel de Komodo pour Sumbawa, nous faisons une dernière halte a Banta.

 

 

 

 

Padar

L’une des îles les plus photographiées de Komodo est sans conteste Padar.

Nous laissons Rinca et empruntons le passage entre Rinca et Padar, CAT’LEYA se retrouve bientôt à 1 nœud, il y a 6 nœuds de courant de marée de face… Ça fait beaucoup, mais CAT’LEYA a 2  moteurs puissants qui parfois sont bien utiles !

Sur la plage quelques cerfs sauvages cherchent l’ombre.

Après une montée un peu abrupte, nous atteignons le sommet et la récompense : un paysage  magnifique qui vaut bien le déplacement.

Après un petite navigation portés par une brise légère nous arrivons sur la côte Ouest. Les courants sont très puissants autour de Padar et leur direction difficilement prévisibles.

 La baie de « Pink Beach » invite au mouillage pour la nuit et le coucher de soleil intensifie la couleur des sables roses.

Le dragon de Komodo…

Après quelques jours à Labuan Bajo, nous voici dans le parc de Komodo… Les principales îles sont Rinca, Komodo et Banta plus à l’Ouest.

Outre ses dragons, Komodo est réputée pour la plongée, rendez-vous est pris avec un opérateur local pour découvrir les sites du centre du parc dont Batu Bolong, classé dans le top mondial…

Nous bénéficions d’un jour sans vent, la visibilité est excellente, les coraux de toute sorte, pleins de vie, et la faune nécessiteraient plusieurs plongées pour l’admirer pleinement. Les photos et la vidéo parlent d’elles-mêmes, vous y verrez poissons clown, tortues, napoléons, poisson scorpion, murènes, requins, etc…


Notre premier mouillage est Sebayur Kecil au Nord du parc. Le coucher de soleil amplifie le contraste entre ces terres brûlées par le soleil et les récifs d’un turquoise éclatant.

Le panorama ci-après donne un bon aperçu du parc, Rinca au sud et Komodo à l’Ouest.

Le récif le long du chenal m’offre une dérivante magnifique avec notamment plusieurs rencontres avec des tortues, l’eau y est particulièrement transparente, balayée par le courant de marée qui est fort dans toute cette région.

Pas question de quitter le parc sans avoir vu les fameux dragons de Komodo; direction la station des rangers de Rinca. Sur la route, nous croisons de nombreux bateaux traditionnels indonésiens reconvertis en bateaux de croisière.

Accompagnés par un gardien manifestement pressé d’en finir, qui nous explique que la station a ré-ouvert il y a peu de temps après le COVID et que tous les parcours à l’exception du plus court sont fermés… In fine, un dragon, pas d’aspect très sauvage, avachi côté cuisine des rangers… Dommage car ces gros varans ont des mœurs bien particulières :

  • ils pondent des œufs dans la terre en utilisant des nids d’oiseaux abandonnés, l’incubation des œufs dure 7 à 8 mois,
  • les petits, après leur naissance, vivent essentiellement dans les arbres en se nourrissant d’insectes, pour se protéger des adultes cannibales,
  • les dragons sont réputés tuer leur proie grâce aux bactérie présentes dans leur bouche et qu’ils transmettent par morsure.  Cette hypothèse est maintenant démentie, il semble en effet que ces bactéries présentes chez la plupart des prédateurs, soient en  quantité bien trop faible pour venir à bout de gros mammifères tels que les buffles… En fait, ce sont les bactéries présentes dans les eaux stagnantes des lacs des îles où ils vivent qui les tuent par septicémie après la morsure des dragons !
  • ils n’ont aucun prédateurs dans ces îles et se nourrissent très peu par rapport à leur poids; un gros repas par mois leur suffit en effet. D`où la survie de l’espèce jusqu’à nos jours..

Les paysages terrestres et sous-marins sont exceptionnels et ce sera l’un de mes plus beaux souvenirs de l’Indonésie (jusqu`à présent…).

Raja Ampat (5) : Wayag

 

Wayag est la destination ultime de Raja Ampat, située dans l’hémisphère Nord (pour 1 degrés de latitude… donc environ 18 km), c’est un archipel d’îlots, formations rocheuses karstiques, couvertes de végétation luxuriante, entre plages de sable blanc et lagons turquoises.

45 miles nautiques séparent Pef de Wayag, nous quittons notre petit lagon aux accents germaniques pour une journée de portant.

Naviguer sur un voilier moderne est relativement aisé compte-tenu des outils et des données dont on peut disposer, mais parfois trop d’informations peut amener à des erreurs irréparables…


La localisation, c’est le rôle du GPS, le même que dans votre voiture…, les données, ce sont les cartes nautiques numériques, vectorisées, ce qui permet d’affiner les détails en augmentant le facteur de Zoom sur le « traceur de cartes » et de rajouter des informations contextuelles.

Les cartes nous fournissent beaucoup d’informations, les plus importantes sont les profondeurs et les contours de la terre… Malheureusement, dans beaucoup de pays du Pacifique et d’Asie, les cartes sont issues de relevés réalisés il y a fort longtemps et par conséquent ont une précision très relative… (l’erreur peut atteindre 1k m sur la position d’une île…), sans compter les éléments non répertoriés, rochers affleurants, îlots, etc…

Depuis leur mise à disposition au grand public, les images satellites sont dans ce cas d’un grand secours. Ces images sont géo-référencées, c’est-à-dire, précisément repérées par leurs coordonnées géodésiques et peuvent donc être superposées aux cartes marines afin de compléter ou corriger celles-ci. Dans certains pays, comme Fidji, il est inimaginable de naviguer sans de tels outils sous peine de finir immanquablement sur un récif… Bien entendu, ce serait tellement plus simple de pouvoir afficher ces cartes sur le « traceur de carte » du bateau, mais, ni B&G ni Raymarine, ne proposent cette option, seules les images de la partie terre peuvent être superposées… une histoire de gros sous certainement, car les cartes marines sont chères et certains seraient tentés de s’en passer ou ne pas payer les mise à jour… Il faut donc préparer en avance précisément sa navigation en reportant les points de la « route » prévues contrôlées sur les images satellites sur le traceur.

Et voilà où je voulais en venir, car si les cartes marines sont parfois fausses, les images satellites sont parfois incomplètes (donc fausses)…

En voici un exemple lors de ma navigation entre Pualu Pef et Wayag :

Sur la carte Navionics, en avant bâbord du bateau, repéré par le numéro 1, on voit un groupe de 3 points, labellisés « land area », et un îlot repéré par le numéro 2… Ce nést pas très explicite mais au moins éveille l’attention…

Sur le logiciel de navigation OpenCPN que j’utilise en complément pour les images satellites, voici ce que j’obtiens; avec ArcGIS : RIEN !!!

et avec Google Earth seul l’îlot 2 apparaît… en fait 3 îlots !

Et voici ce que je vois vraiment :

Le problème provient probablement du traitement des images satellites par le logiciel qui détecte automatiquement les zones terrestres et qui manifestement n’est pas parfait…

Ceci étant, ces images sont d’une aide sans équivalent pour les mouillages, les passes d’entrée dans les lagons, etc… De plus certains fournisseurs de cartes utilisent les images satellites pour mettre à jour certains contours d’îles très erronés en vectorisant les images satellite correspondantes.

Gare à la Navigation parbleu !


Sur le chemin, nous croisons quelques fermes de pisciculture.

Nous voici donc à Wayag, Cat’Leya se faufile au moteur pour trouver son chemin dans ce dédale semé de cailloux verdoyants et, finalement, vient mouiller à l’entrée d’une baie turquoise.

L’exploration se poursuit plus facilement avec l’annexe car les passages entre îlots sont parfois à fleur d’eau et nous amène sur une plage d’où une montée raide permet d’accéder au sommet d’un de ces îlots, le mont Pindito,  et nous offre un premier aperçu…

Cat’Leya est le seul voilier mis à part un bateau de croisière plongée à l’entrée…

Et voici les photos prises du drône ainsi qu’un panorama du mouillage.

En fin d’après-midi, un grand nombre de baleines pilote (en fait il s’agit de dauphins, le nom provient de l’anglais pilot-whale) qui passe juste à côté du bateau pour revenir dans l’autre sens quelques dizaines de minutes plus tard… tout le monde peut faire une erreur de navigation !