Ceylan : histoire et nature

La plupart des tour-mondistes s’arrêtent à Port Galle au Sud-Ouest car c’est en route directe vers les Maldives… Pourtant ce port est réputé industriel et sale… Alors pourquoi ne pas prendre l’option Trincomalee, un port naturel situé au Nord-Est, tout près du triangle culturel Nord et des hauts lieux historiques de Ceylan ; Sigiriya, Dambulla ou Polonnaruwa…

La traversée fait 800 Miles environ, les conditions qui s’annoncent sont plutôt calmes mais en prenant une option par le Sud de Nicobar, le vent devrait être au rendez-vous !

Après les premiers 250 Miles, CAT’LEYA croise Nicobar, les nuits sont courtes car il faut éviter les pêcheurs qui ne sont pas tous équipés de l’AIS, et les cargos en provenance du détroit de Malacca fréquentent aussi les parages.

Tout à coup un grand bruit… l’anneau du point d’écoute du génois s’est décousu de la voile, grand moment de solitude… J’ai bien un second génois de rechange mais en mer pas possible tout seul de remplacer la voile. Il me faut tout d’abord faire un petit numéro d’équilibriste pour sécuriser le génois afin qu’il ne se déroule pas… pas facile d’atteindre la hauteur du point d’écoute, génois roulé, à partir du mat attaché à la drisse d’homme par le harnais… Je me résouts ensuite à gréer le Code 0 qui devrait supporter les conditions de vent arrière prévues. Les nuits suivantes, j’affale le Code 0 et navigue sous GV et foc de gros temps gréé sur le second étai, mais çà le fait, ma vitesse de jour est même bien supérieure à ce qui était prévu; 135 m2 au lieu de 75 m2 devant, rien de surprenant ! Finalement après 6 jours de mer, je rentre dans Trincomalee !

Trincomalee est un port militaire abritant des bâtiments de la marine; il faut donc contacter le « port control » avant d’y pénétrer, l’agent a informé les autorités et tout se passe facilement de même que la « clearance », mis à part le fait qu’en Thaïlande, ils ont indiqué Port Galle comme destination, l’officier à qui j’ai fait remarqué l’erreur m’expliqua qu’il n’avait pas Trincomalee dans sa base de données et que cela ne poserait pas de problème… Finalement, il me faudra faire un courrier écrit stipulant que mes problèmes de voile d’avant m’ont contraint a changer ma route ( suggestion de mon agent…).

Mon agent de GAC shipping est vraiment super, il m’enverra quelqu’un de sa société pour m’aider à affaler le génois, mettre le second à poste et remplacer la drisse du foc de gros temps… Un autre voilier, un Amel 55 australien est là aussi au mouillage, nous passerons la soirée ensemble avant leur départ le lendemain pour les Maldives.

Le Sri Lanka est séparé de l’Inde par une portion de mer que l’on pourrait presque traverser à pied, et ici c’est effectivement une petite partie de l’Inde… Il y a tout d’abord la gentillesse des habitants puis les taxis Tuk-Tuk, et la cuisine… La religion majoritaire est le bouddhisme viennent ensuite l’hindouisme et la religion musulmane. Yoosuf, le chauffeur de Tuk-Tuk m’a été chaudement conseillé

et j’embarque pour une visite de la ville.

Trincomalee est bâtie sur une étroite langue de terre qui s’avance sur l’océan indien. A l’Ouest, l’un des plus grands ports naturels du monde, à l’Est le promontoire du rocher Swami. La ville passa successivement entre les mains des portugais puis des hollandais et enfin des anglais…

Sur le rocher Swami, le Tiru Koneswaram Kovil, un temple hindou où nous sommes accueillis par une statue colossale de Shiva. Dans le jardin, les femmes déposent de petits berceaux en bois en offrande pour aiguiser leur fertilité…

D’autres temples hindous sont dispersés dans la ville dont le Pathirakali Amman Kovil et le Kandswami Kovil.

Trincomalee possède également une importante flottille de pêche, ces bateaux colorés sont toujours un plaisir à rencontrer (… à terre) !

Comme en Inde, les animaux sont très protégés, il faut partager la route avec les vaches et particulièrement ici avec les daims, symboles de la ville…

Après ce premier aperçu du Sri Lanka, Yoosuf m’emmène en voiture cette fois vers Sigiriya, Dambulla et Polonnaruwa.

Sigiriya est un lieu emblématique, surnommé le rocher du Lion, ce fut pendant un temps une capitale fortifiée, palais et monastère. Le roi parricide Kasayapa, décida au 5ème siècle, par peur ou regret, de s’installer sur ce rocher au milieu de la jungle loin de la capitale historique, Polonnaruwa. On imagine l’ampleur de la tâche de construction de cette citadelle imprenable quand il faut grimper au sommet du rocher… Kasayapa y régna 18 ans avant que son frère ne lève une armée pour venger son père; il sommât son frère de venir l’affronter sur le champ de bataille mais l’armée de Kasayapa déserta peu à peu et le roi se trancha la gorge…

Sur la route de Sirigiya, nous passons des échoppes qui proposent une sorte de yaourt fabriqué localement. Ils sont servis dans des pots de terre cuite avec du miel (c’est bizarre cela me rappelle un dessert fréquemment au menu sur Cat’leya…).

Puis nous arrivons dans les jardins de Sirigiya, où une longue allée flanquée de bassins, de lacs et de rigoles, laisse entrevoir le rocher du Lion, un véritable jardin à la française !

C’est jour (nuit) de pleine lune, donc férié ici, les Sri-lankais profite de ce congé pour visiter les temples et faire du tourisme… A éviter !

Au fur et à mesure que l’on s’approche, on prend conscience de l’énormité de ce bloc de roche, de ses parois en dévers infranchissables…

En haut, à 180 mètres au-dessus de la plaine, le palais offre une vue panoramique sur les jardins et la jungle alentours.

Vu du ciel, Sigiriya est encore plus exceptionnel !

Dambulla, à une vingtaine de kilomètres au sud de Sirigiya, est également perché sur un rocher, bien plus modeste, à 150 m au-dessus de la plaine et du Golden Temple.

Les temples sont blottis dans les grottes. Ces lieux sacrés furent aménagées au 1er siècle av. JC et réaménagées à plusieurs reprises jusqu’au 18ème siècle. La moindre parcelle de rocher est tapissée de peintures magnifiques. Il est difficile de décrire ce que l’on ressent dès que l’on pénètre dans ces lieux sacrés alors je vous propose une vue panoramique dans laquelle vous pourrez vous immerger…

La première grotte, Devaraja Vihara (le temple du Roi des Dieux) abrite un bouddha couché de 14 m qui repose dans le sommeil éternel du Parinirvana.

La 2ème grotte, la plus grande, Maharaja Vihara, retrace la vie du Bouddha.

Polonnaruwa est situé à une trentaine de km à l’est de Sigiriya, c’est la grande cité médiévale de Ceylan à l’époque où l’on bâtissait des cathédrales en Europe, on construisait temples et palais à Polonnaruwa. Quasiment un seul roi est à l’origine de cette œuvre, Parakrama Bahu, 12ème siècle. Puis les raids des pirates malais et les guerres entre prétendants cinghalais eurent raison de cette civilisation et de Polonnaruwa qui fut peu à peu engloutie par la jungle…

La Citadelle abritait le palais et les édifices dédiés au pouvoir. Le palais Vejayanta Pasada comprenait 7 étages et mille pièces du temps de sa splendeur.

La salle du conseil de Parakama Bahu : Rajaveshiabhujanga

Un peu plus au Nord, la Terrasse de la Relique de la Dent : Dalada Maluwa (quadrilatère sacré) construit du 11ème au 12ème siècle.

Le Célèbre temple circulaire Vatadag,

Hatadage, le « coffre-fort » qui servit à abriter la relique reprise aux seigneurs de Ruhunu,

Thuparama Gedige, la salle de l’image qui abrite des sculptures de Bouddha,

Atadage, dont il ne reste aujourd’hui que les colonnes abritait probablement à l’étage où était sans doute gardée la relique.

Nissanka Latha Mandapaya,

Au-delà des murs de la cité, le roi installa des monastères, dont Ruvanveli avec son dome de 54m.

Enfin plus au Nord, le Temple du Rocher un autre salle de l’image et ses 4 bouddhas rupestres, sculptures maitresses de l’art médiéval ceylanais.

Ceylan, c’est aussi le pays des éléphants… Plusieurs parcs nationaux leur sont dédiés et ils transhument selon les saisons de l’un à l’autre.

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