De la Polynésie française vers la Nouvelle Zélande, 3 routes sont possibles. Parmi celles-ci 2 sont intéressantes, la route sud qui passe par Palmerston et Niue (le plus petit état du monde) et l’autre, la route nord, par Suwarrow. Les français choisissent généralement la route nord car nous sommes un peu attachés aux Moitessier et autres navigateurs solitaires…
Suwarrow, c’est l’atoll de Tom Neale, un néo-zélandais qui a passé près de 22 ans (en 2 séjours) sur ce bout de corail à 500 Miles de part et d’autre d’îles plus importantes pour prouver que c’était tout simplement possible.
La météo étant plus favorable, nous sommes partis vers le Nord avec l’idée de nous diriger ensuite vers les Samoas.
Théoriquement il est interdit d’atterrir à Suwarrow avant d’avoir préalablement fait son entrée dans les îles Cooks dans un port d’entrée officiel… un formulaire spécial existe pourtant, il fut rempli, expédié à qui de droit et en retour « this message was deleted before being read ». Ce fut donc une route directe Mopelia – Suwarrow.
Dernier cadeau de Suwarrow pour notre départ, un beau thon rouge à la ligne en sortant de la passe !
Lors de notre arrêt à Maupiti, je savais que Mopelia n’était desservie par aucune liaison maritime. Mopelia est isolée de Maupiti, seul un cargo chargeant les récoltes de coprah vient tous les 8 mois environ prendre cargaison lorsque la récolte a atteint environ 40 tonnes ! Je suis donc allé demandé à la mairie si certaines familles voulaient qu’on livrent des paquets à Mopelia.
La veille de notre départ, 3 familles sont venues nous livrer des colis, bananes, riz, ferments (pour faire de la bière « locale »…), sucre, batterie, etc… pour leurs parents installés à Mopelia.
A notre arrivée à Mopelia, l’iridium mis à la disposition des habitants avait fait son œuvre et nous étions attendus… Durant tout notre séjour, nous serons remerciés, invitation à diner ou déjeuner, cadeau de poisson, de crabe de cocotier, de pain coco, de langoustes, etc… et de beaucoup de gentillesse ; l’accueil et la convivialité polynésiennes !
Mais avant cela, il faut entrer à Mopelia et la passe de Mopelia est particulièrement étroite ; Comme c’est la seule passe de l’atoll le courant y est quasiment toujours sortant avec une grosse intensité ! En tout cas, elle nous a paru bien plus dangereuse que celle de Maupiti…
Un long motu occupe toute la côte Nord-Est de l’atoll. C’est là que les locaux cultivent le coprah. L’atoll appartient à la commune de Maupiti qui délègue la gestion des terres à la coopérative de Mopelia ; ainsi les terres sont distribuées à la demande et la coopérative met à la disposition de ses membres des services et des matériels (téléphone, tracteur et remorque, etc…) Le président de la coopérative évalue régulièrement le stock des récoltes afin de commander le cargo quand le quota de 40 tonnes est atteint. 25 habitants sont installés sur l’atoll, tous originaires de Maupiti mais les enfants restent à Maupiti car ici pas d’école, pas d’infirmerie non plus, aucun service ou commerce. On comprend mieux le rôle si important des voiliers qui assurent l’essentiel des livraisons vitales pour la population. La vie y est difficile, seul Marcello a un frigo et un congélateur, quelques panneaux solaires assurent l’éclairage. La « bière » y est faite localement à partir de sucre et de ferments, la nourriture doit être consommée immédiatement…
Avant le meilleur, le pire…
A Bora-Bora les voiliers ne sont pas toujours les bienvenus, c’est du moins le sentiment partagé par les voiliers de passage… Nous serions même, selon certains, la cause de la chute de fréquentation des grands hôtels… A moins que la concurrence indonésienne, Bali en particulier offre un meilleur rapport qualité-prix ?
Toujours est-il que la commune de Bora-Bora a décidé de quasiment bannir les voiliers de son lagon en restreignant le mouillage des voiliers sur 2 zones seulement… Alors que les « voileux » recherchent plutôt une certaine liberté dans des mouillages isolés…
A notre arrivée depuis Tahaa, nous mouillons près de la gendarmerie au village afin d’aller faire notre formalité de sortie de Polynésie, nous remarquons vaguement une femme nous faire des grands gestes en criant… Quelques temps plus tard un bateau arrive en nous disant qu’il ne faut pas rester là car nous « cachons la vue à la dame »… et que sinon « l’armada va arriver et nous casser la figure ainsi que le bateau », ça c’est un accueil que je n’avais jamais encore eu en Polynésie ! Dès le repas terminé, nous déménageons donc dans une zone éloignée où sont mouillés d’autres voiliers… Et revoici le même bateau qui en gros nous dit de dégager à nouveau « Excusez-moi, je ne vous ai pas montré la carte de mouillage, vous êtes dans une zone interdite et si vous restez c’est amende… De toute façon bientôt le mouillage sur ancre va être interdit à Bora » nous dit-il. Le capitaine commence à voir rouge… d’autant qu’en Juillet le catamaran « Archer » a fait les frais de cette nouvelle politique, la bouée installée par la mairie a cédé et le bateau a eu de sérieux dégât… mais nous irons mouiller sur ancre un peu plus loin.
Heureusement pour nous la nouvelle règlementation n’est manifestement pas mis en totale application, une fois les formalités faites nous irons retrouver l’un de mes sites préférés, près du motu Faraone pour le week-end avant de partir pour Maupiti.
Maupiti, c’est le petit joyau des îles sous le Vent, un petit Bora-Bora sans les touristes et avec de vrais polynésiens accueillants envers les visiteurs. Seul bémol, la passe y est réputée dangereuse, voire très dangereuse lorsque la houle de sud vient déferler sur la passe et que le vent est fort… C’est en tout cas ce que l’on peut lire dans des livres écrits pas certains tourmondistes…
Sur CAT’LEYA nous ne sommes pas téméraire, nous attendons donc une journée avec un vent et une houle faibles.
3 ans ont passé depuis le départ de la Rochelle et plus d’une année depuis l’atterrissage dans la Baie des vierges de Fatu Hiva, il est temps de partir vers l’Ouest…
Îles sous le Vent, Suwarrow, Samoa, Tonga et Nouvelle-Zélande, tel est le parcours prévu si la météo nous y autorise et en particulier si la SPCZ (South Pacific Convergence Zone alias Zone de convergence du Pacifique sud) ne vient nous barrer la route sur ce trajet Nord…
Ce phénomène météo est créé par l’opposition de 2 masses d’air, l’une entraînée par les vents d’Est dominants et l’autre lorsqu’une dépression bien Sud envoie de l’air entre 2 anticyclones plus Nord qui eux se déplacent vers l’Est, d’où le terme de convergence… On y se trouve alors dans une zone très instable, orages, vents faibles, rafales violentes, etc… autrement dit dans un endroit où l’on aimerait pas être… Et je passe sur l’effet El Niño qui selon les années déplace cette zone plus vers le Nord (ce qui n’arrange pas nos affaires…). Bref, comme toujours, ceci n’est que notre programme et adviendra ce que météo voudra !
1er Août, avitaillement terminé, CAT’LEYA propre comme un sou neuf, équipage briefé (au 2/3…), réservoirs pleins, nous quittons la marina Taïna pour Moorea, les équipiers vont enfin découvrir CAT’LEYA sous voile, le vent est de la partie 20-25 kts de Nord-Est, conditions idéales pour mesurer le potentiel du cata… Atterrissage Opunohu.
Les prévisions météo annoncent de la « pétole » pour les jours suivants après un épisode humide et très venté sur Tahiti, une bonne fenêtre pour rallier Raiatea, prochaine escale. Nous décollons de nuit par un vent modéré, mais une fois plus au large de Moorea, 15Nds molissant et une mer moyennement agitée vont nous assurer une belle navigation jusqu’à l’arrivée. L’occasion, enfin, de pratiquer la passe Nao Nao, au sud-ouest de Raiatea, une petite passe avec une marche à 5.50 mètres où il ne fait pas bon s’aventurer par houle de Sud, mais aujourd’hui, peu de houle et le vent a tourné Nord-Est…
Nous voici avec Célia à Moorea avant de rentrer sur Papeete, en fait la descente des Tuamotus a été plutôt rapide et Moorea nous donnait un angle à la houle plus confortable…
Nous rejoignons notre mouillage préféré à l’entrée de la baie d’Opunohu…
Tahanea aux Tuamotus
Faaite aux Tuamotus
Mangareva in Gambier
Taravai in Gambier
Le sommet de Taravai
Temoe
Fatu Hiva Omoa bay
Fatu Hiva Hanavave bay
Ua Huka
Nuku Hiva baie d’Hanaho
Nuku Hiva Taioae
Ua Pou
De retour a Nuku Hiva CAT’LEYA ira mouiller l’ancre dans la baie d’Hanaho et la baie de Taioa.
Après Ua Huka, Anaho, baie ouverte vers le Nord et très protégée, est un havre parfait pour récupérer et faire des randonnées vers les baies voisine d’Hatiheu et d’Haataiea.