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En route vers la Grande Barrière de Corail

Après un arrêt express pour les petits soins annuels de Cat’Leya, me voici enfin sur l’eau.

Cat’Leya est désormais équipée de « coupe-orin »en prévision de notre voyage en Indonésie… Pour éviter tout problème, je les ai commandés chez Brunton, le fabricant de mes hélices repliables; il s’agit d’Hydroaxe de Darglow UK.

Nous quittons Coomera et Southport, cette fois via le chenal et  non pas part le grand tour de l’ile Moreton comme nous l’avions fait à l’aller par prudence… Effectivement, sur le chemin, une ligne haute tension est à une vingtaine de mètres de hauteur, mais au ras des poteaux, les 27 mètres de tirant d’air de Cat’Leya passent facile !

Ma destination est Fraser island, mais l’entrée est la passe la plus dangereuse d’Australie et la houle forte de Sud-Est ne permet pas d’y entrer; nous faisons halte à Double point, abrité par un banc de sables, dont l’accès n’est, lui non plus, pas des plus aisés…

Lors de la manœuvre de mouillage, j’ai l’impression que le moteur tribord ne délivre plus de puissance en marche arrière… Bien entendu, une fois à poste, je vais vérifier… J’ai perdu mon hélice tribord !

Lors de l’installation, j’avais été surpris par le fait que le nouvel écrou de fixation de l’hélice était en dimensions impériales, il fallait une clé de 1 pouce, alors que l’original se fixait avec une clé de de 24; mais bon, avec les anglais…

Du côté de Brunton, surprise et sous-entendu; « l’hélice et le coupe orin ont été mal installés… et d’ailleurs l’autre n’a pas bougé… » De toute façon, il me faut une nouvelle hélice et je passe la commande aussitôt; on règlera les problèmes plus tard…

Après un nouvel appel en Angleterre, je reçois un e-mail de Brunton :

« Hi Jean-Pierre,

It would appear that the wrong nut has been supplied. We will be supplying you with two nuts, so you can have the correct nut on both propellers.

I hope this helps »

Pas question, bien entendu de garder l’autre hélice avec les mauvaises pièces, il me faut « beacher » Cat’Leya, enlever le coupe-orin, et ré-installer l’hélice comme avant… Pas question non plus pour Brunton de proposer un remboursement de ma commande de nouvelle hélice… du moins pour l’instant, 2277 livres sterling, soit la bagatelle de 2590 Euros !

L’entrée dans Fraser Island par la passe sud, Wide Bay bar, est vraiment impressionnante, pourtant le vent a baissé, la houle également, mais dans la passe, des vagues de 3 mètres déferlent, ce n’était pas le moment de perdre l’hélice restante…

Cat’Leya vient mouiller a Sandy Point, rejoint bientôt par Mowgli, un cata en aluminium de chez Meta skippé par Thierry, un breton qui vient d’en faire l ‘acquisition.

Nous voici aux portes de la Grande Barrière de Corail !

Première île, Lady’s Eliott, la visibilité est fantastique, les coraux en bonne forme, la faune est là… Première plongée d’exploration depuis la nouvelle-Calédonie…

Le mouillage est un peu rouleur mais quel bonheur !

Profitant des alizés de Sud-Est bien établis, il nous faudra moins de 3 heures sous génois seul, pour atteindre Lady’s Musgrave, il s’agit cette fois d’un atoll avec une passe relativement étroite mais située au Nord-Ouest donc protégée de la houle, il faut juste se méfier du courant qui peut être fort ici… L’arrivée se fait à l’étale de marée haute et je viens prendre un coffre mis à disposition gratuitement par le Queensland pour protéger les fonds.

Équipé de palmes et tuba, je vais faire une ballade sur les récifs, beaucoup de tortues marines, d’ailleurs, un peu plus tard sur l’îlot, je verrai également des traces de bébés tortue sur la plage…

Ces premiers contacts avec la GBC sont prometteurs, cap plus au nord !

Les îles du groupe Furneaux

Nous sommes déjà mi-Mars, le rendez-vous pour sortir Cat’leya et réaliser la maintenance annuelle est prévue pour le 22 avril, il nous faut penser à rejoindre l’Australie… Sur notre route, le groupe Furneaux, un archipel d’îles au Nord-Est de la Tasmanie qui mériterait à lui seul plusieurs semaines d’exploration…

Nous quittons donc la péninsule Freycinet pour St-Helens, un port naturel intérieur dont l’entrée est protégée par une barre particulièrement vicieuse; nous prenons contact avec « Marine Rescue St Helens », un équivalent de notre SNSM, pour avoir un accompagnement pour la franchir. Nous arrivons beaucoup plus tôt que prévu mais notre rendez-vous est seulement pour la marée montante de fin d’après-midi… Coup de chance, un bade pêche se présente à l’entrée et se propose de nous guider ! Effectivement l’entrée de la passe n’était pas facile à négocier, le chenal est parfois assez étroit, et il vaut mieux rester humble dans de telles situations…

St Helens est un village de pêcheurs de langoustes qui s’est transformé en attraction touristique; nous en profitons pour acheter une langouste auprès d’un pêcheur et visiter le musée maritime créé par un collectionneur de cartes marines.

Après quelques jours d’attente, une nouvelle fenêtre météo nous permet de quitter St-Helens pour le Nord de la Tasmanie puis la traversée vers Clarke island; cette fois nous sortons en suivant notre trace aller, facile !

Nous mouillons dans Spike Bay, juste en face de l’île spike qui nous protège de la houle.

plusieurs bateaux de pêches y ont trouvé refuge et  nous retrouvons notre bon samaritain qui nous a guidé vers St-Helens.

Depuis le bateau, le paysage de ces rochers ronds colorés de lichens rouges posés sur un sol désertique, est sublimé par le coucher de soleil..

Une ballade à terre et nous sommes envoutés par ce mariage de couleurs.

Le drone nous offre des images encore plus spectaculaires.

Nous quittons ce mouillage à regret pour l’île principale, Flinders et la baie de
Fotheringate.

Flinders est beaucoup plus montagneuse, et la végétation semblable à celle de la Tasmanie. Une randonnée sur la côte par Trousers Point nous permet de rejoindre la baie opposée et nous donne l’occasion de rencontrer de nombreux wallabies pas vraiment apeurés par notre présence.

Un panneau d’information nous rappelle qu’autrefois, cette île, comme la Tasmanie, était reliée au continent australien et que les populations aborigènes ainsi que les animaux se retrouvèrent ensuite isolés.

Moins sérieux, l’origine probable du nom de Trousers point…

Notre séjour en Tasmanie va prendre fin, une dernière halte tout au Nord de Flinders, à Killicrankie et nous traverserons le détroit de Bass vers Eden.

Que de belles rencontres, de belles découvertes de la faune et la flore , des paysages éblouissants de nature… 2500 miles nautiques de bonheur parcourus en 4 mois !

 

La péninsule Freycinet

Nous quittons l’île Maria pour la péninsule Freycinet, une vingtaine de miles plus au Nord, poussé par une brise de Sud-Ouest.

Comme son nom l’indique, Louis de Freycinet était officier de la marine française. En 1800, il lui fût commandé de participer à l’exploration des côtes sud et sud-ouest de l’Australie sous le commandement de Nicolas Baudin à bord des navires Naturaliste et Géographe. Ils publièrent une carte des côtes australiennes en 1811. La péninsule ainsi qu’un cap et un estuaire sur la côte Ouest de l’Australie portent son nom en mémoire de ses travaux.

Au milieu du passage, sur notre tribord, l’île des phoques où une importante colonie de phoques est encore établie. L’accès y est interdit mais en nous approchant avec Cat’leya, nous pouvons faire des photos et apercevoir une centaine d’individus, certains viennent même batifoler devant nos étraves.

Un beau mouillage nous attend au nord de l’île Schouten à Crocketts Bay. Un chemin de randonnée mène à la baie voisine, la plage de Moreys et à une ancienne mine dont il ne reste que 2 trous béants, mais nous y découvrons de belles fleurs.

La baie est dominée par Bear hill (mont de l’ours), j’y envoie le drône pour avoir une vue complète de l’île avec la péninsule Freycinet au loin

Le vent passe au nord, il est temps de traverser le passage Schouten pour aller nous abriter juste en face dans la péninsule Freycinet à Bryans Corner. Sur la plage de nombreuses coquilles Saint-Jacques me laissent à penser qu’une plongée serait bienvenue, et il y a aussi des huitres…

Dans la forêt qui nous sépare de Cooks Corner plus au Nord, nous ferons une autre découverte; de minuscules orchidées !

Un front de Nord-Est est prévu le lendemain, nous devons nous mettre à l’abri sur la côte Est de la péninsule, à Wineglass Bay. Sur le chemin, nous apercevons plusieurs bateaux de pêche qui , eux aussi, se sont mis à l’abri, des rafales à 40 nœuds sont prévues… Et avec le passage du front, les nuages qui s’amoncèlent sur le relief nous apportent la pluie.

Derrière le front le vent vire au Sud-Ouest, il est temps de partir vers le Nord.

 

 

 

Líle Maria

Nous quittons Port Arthur vers líle Tasman et remontons la péninsule Forester vers notre nouvelle destination, l’île
Maria.

La côte, après l’île Tasman, offre les falaises de dolérite les plus sauvages de la Tasmanie, certains noms y sont célèbres, le rocher de la cathédrale, les lanternes, etc…

Lorsque les participants de la Sydney-Hobart aperçoivent ces rochers, c’est une vraie délivrance… Ils ont passé les détroit de Bass et naviguer vers le Sud toute la côte Est de la Tasmanie, dans les quarantièmes hurlants…

Quant à nous, les conditions de navigation sont parfaites et nous pouvons longer les falaises à courte distance. Lorsque je passe ces rochers, je ressens pourtant un pincement au cœur…

 

 

 

Nous voici à l’île Maria, nous allons mouiller devant French Farms pour une randonnée où nous espérons rencontrer des wombats…
Le long de la plage, des strates de sables et de coquillages…  Des oysters-catchers, blanc et noir (alors que ceux en Nouvelle -Zélande sont généralement tout noir), puis nous longeons une rivière avant d’arriver au campement French Farms.


Enfin des wallabies et des wombats…
Les wombats forment une famille de mammifères marsupiaux fouisseurs, leur tête rappelle d’ailleurs les koalas. Ils paraissent bien nourris… et ils marchent en se dandinant.

L’île Maria est, comme Bruny, composée de 2 parties reliées par un isthme.

Le coucher de soleil sera ici aussi mémorable.



Port Arthur

Port Arthur fait partie du lourd héritage anglais  de la « traite » des condamnés vers les bagnes des colonies.

Au départ d’Hobart, cap au Sud le long d’une cote de dolérite déchiquetée par la houle du grand sud.

Le lever du soleil nous offre une dernière vue d’Hobart et du mont Wellington.

Nous passons le phare de Sloping island, puis Wedge island et le Cap Raoul.

Lors de sa création, Port Arthur remplaçait les pénitentiaires de Macquarie Harbour (Sarah island) et de l’île Maria. Port Arthur bénéficiait alors d’un isolement géographique peu propice aux évasions et de l’abondance de ressources naturelles telles que le bois qui y fut exploité jusqu’en 1870, ainsi que le gré et la dolérite qui fournissaient des matériaux de construction.

Sous le commandement du capitaine Charles O’Hara Booth, les châtiments corporels violents et l’isolation cellulaire étaient monnaie courante… Les condamnés travaillaient en tant que bucherons, artificiers, ou dans la construction navale…

Port Arthur vit aussi la construction d’un important moulin à farine entraîné par des prisonniers qui faisaient tourner 6 roues de 4m de diamètre. Ces roues venaient compléter un moulin à eau beaucoup plus grand de 12m de diamètre.

 

En 1852, avec le transfert des condamnés de l’île Norfolk vers la Tasmanie, le besoin d’un nouveau pénitentiaire devint urgent. La conversion du bâtiment en pénitentiaire débuta en 1854 et s’acheva en 1857. Pendant 20 ans, Port Arthur « accueillît » 2000 personnes, condamnés, soldats, officiers et leur famille.

Préoccupés par l’auto-suffisance de Port Arthur, les gouvernements impériaux et coloniaux développèrent le site au fur et à mesure que la production de bois et de l’agriculture augmentaient. Port Arthur hébergeait désormais des forgerons, des cordonniers, des tailleurs, des vanniers, des menuisiers et des tailleurs de pierre…

 

 

 

La visite des ruines du site nous permettent de mesurer l’ampleur du phénomène de déportation et des conditions de survie des prisonniers.

Le site est pourtant magnifique et CAT’LEYA s’offre un mouillage au premier plan.

Le soir, après le départ des charters de touristes, le calme revient et la nuit tombe sur Port Arthur.

 

Les arbres géants de Tasmanie

Notre étape à Hobart fut aussi l’occasion d’aller découvrir une autre merveille de la nature; les plus grands arbres à fleurs du monde…

Nous voici dans la vallée du Styx qui fait partie de la concession de bois pour la pâte à papier Australian News Mills. En conséquence, elle a été fermée au grand public jusqu’à la fin des années 1990, lorsque des campagnes visant à protéger certaines des incroyables forêts anciennes ont commencé à prendre de l’ampleur. Grâce à leurs actions, une quantité importante d’arbres anciens restants au nord de la rivière Styx et quelques peuplements très impressionnants au sud de la rivière ont été ajoutés à la réserve. Ces réserves protègent certains des eucalyptus les plus grands et les plus hauts de la planète.

Eucalyptus Regnans, connu sous le nom de sorbier, gomme des marais ou gomme filandreuse, est une espèce d’eucalyptus originaire de Tasmanie et de l’État de Victoria dans le sud-est de l’Australie. C’est la plus haute plante à fleurs et l’un des arbres les plus hauts du monde, après le séquoia côtier.

Le plus grand, connu sous le nom de centurion, âgé de plus de 500 ans a succombé lors d’un feu de forêt en 2019; il mesurait plus de 100 mètres de haut !

Ces forêts offrent également de nombreux autres attraits et sont encore très protégées du tourisme.

Voici 2 panoramas pour vous rendre compte du gigantisme de la nature !

Celui-ci s’appelle Gandalfs’ Staff, il mesure 84,50 mètres et a un volume de 280 m3. Les règles de préservation s’appliquaient aux arbres de 85 mètres et plus, une action a été menée avec occupation de l’arbre afin d’empêcher la coupe de ce géant et une importante opération de sensibilisation de l’opinion par Greenpeace.

Pour mieux comprendre, voici un extrait d’un documentaire sur ces arbres.

Notre retour à Hobart nous gratifiera d’un superbe arc-en-ciel.

Hobart

De North Bruny Island, nous empruntons l’estuaire de la rivière Derwent pour une petite navigation de 10 Miles jusqu’à Hobart.

Nous aussi nous avons fait la Sydney-Hobart, mais en 1 mois au lieu de 2 jours pour les meilleurs en course !

Constitution Dock est le ponton où les visiteurs peuvent accoster, mais malheureusement, le pont à bascule qui permet d’y accéder n’est pas assez large pour Cat’Leya… Finalement nous prenons un coffre au Royal Yacht Club of Tasmania juste en-dessous du Mont Wellington qui domine la ville.

Le centre ville est très différent des autres grandes villes australiennes, pas de gratte-ciels ici, la ville a gardé son look européen; le bord de mer a été rénové il y a quelques années seulement pour accueillir les touristes que déversent les immenses bateaux de croisière qui font halte ici. Le dock des pêcheurs est encore là et ajoute une couleur traditionnelle…

Dans le parc qui borde la Maison du Parlement, un hommage est rendu au découvreur de la Tasmanie, le Néerlandais Abel Tasman, qui aperçût l’île le 24 novembre 1642 et la baptisa Anthoonij van Diemenslandt d’après le nom du gouverneur des Indes Néerlandaises de l’Est qui l’avait envoyé explorer ce qui était supposé être les terres les plus australes avec 2 navires Zeehaen et Heemskerck.

Il fallut plus d’un siècle pour qu’en 1772, une expédition française dirigée par Nicolas Thomas Marion-Dufresne débarque effectivement sur Van Diemen’s land. En 1798, avec George Bass, le navigateur Matthew Flinders fit le tour de la Tasmanie prouvant ainsi qu’il s’agissait bien d’une île; le passage entre continent et Tasmanie fut appelé détroit de Bass alors que la plus grande des îles de l’archipel Furneaux fut appelée Flinders Island.

La première colonie fut établie par les Britanniques à Risdon Cove sur la rive Est de l’estuaire de la Derwent River (donc pas loin d’Hobart) en 1803 afin d’empêcher les Français de revendiquer l’île !

L’histoire d’Hobart est reliée à la chasse à la baleine et aux phoques ainsi qu’au commerce avec la Chine et à la construction navale. Mais au début de son occupation par les anglais, c’était essentiellement une terre d’exil pour les condamnés anglais.

La révolution industrielle créa une énorme crise de chômage pour la main d’œuvre des campagnes anglaises qui afflua alors dans les villes où la pauvreté se développa peu à peu. Face à la montée des vols et de la violence, la justice fut d’une sévérité inouïe et le simple vol d’une pomme vous envoyait au bagne ! Mais lorsque l’Angleterre perdit ses colonies américaines en 1776, il fallut trouver une autre destination pour vider les prisons anglaises.
C’est ainsi que 76000 condamnés furent exilés en Van Diemen’s land (soit 40% du nombre total envoyé en Australie).

 

La peinture ci-dessus évoque le plus célèbre transport de condamnés femmes qui quitta Londres en 1841. A bord, 180 femmes, qui atteignirent Van Dieman’s Land après 3 mois de voyage à bord du Rajah. L’artiste a détaillé, pour chacune d’entre elles, le motif de la condamnation et la peine associée…

Les bateaux qui rentraient en Europe après livraison des bagnards, furent amenés à commercer les peaux de phoques avec la Chine afin de rentabiliser le voyage. L’huile extraite des baleines servait quant à elle à éclairer Londres et New-York… La construction navale connut alors un essor important avec le développement de ces activités.

La baie d’Hobart depuis le Mont Nelson

 

 

 

 

En route vers Hobart : Bruny island

65 Miles nous séparent de l’entrée du chenal d’Entrecasteaux qui nous mènera jusqu’à Hobart.

Mais auparavant nous allons croiser le Cap Sud Ouest puis le Cap Sud de la Tasmanie. La navigation est facile, nous arrivons dans l’après-midi à Recherche Bay et allons mouiller à Rocky Bay où nous retrouvons plusieurs bateaux rencontrés à Port Davey. Plus de 10 heures de navigation ont fatigué certains équipages, mais Cat’Leya nous a conduit ici sans aucune peine…

Avant que le vent  ne tourne au Nord, nous partons vers Bruny Island, à Great Taylors Bay pour une randonnée jusqu’au phare du Cap Bruny.

Ce site est touristique car une route mène au phare, mais le paysage en vaut la peine.

Le phare du Cap Bruny est le second plus ancien phare d’Australie encore debout (et le 4ème construit)… L’entrée du chenal d’Entrecasteaux avait été le lieu de multiples naufrages dont le plus fameux, celui du George III qui transportait des condamnés avait couté la vie à 134 personnes. Ce sont d’ailleurs des condamnés qui ont bâti ce phare en 18 mois.

Antoine Bruny d’Entrecasteaux à qui l’on doit ces noms était un noble français qui avait fait carrière dans la marine et ses exploits militaires mais aussi ses navigations vers la Chine lui valurent le titre de Gouverneur Général des Mascareignes. C’est lors de sa mission de recherche de l’expédition de La Pérouse ordonnée en 1791, que suivant la route supposée de ce dernier, il se dirige vers Van Diemen’s Land et atterrit dans une baie qu’il baptise Recherche Bay ! C’est également au cours de ce voyage qu’il fut découvert que l’actuelle Bruny Island était une ile…

A l’époque, une pinte d’huile de sperme de baleine permettait d’éclairer pendant une heure les 15 lampes du phare qui portait à 30 miles .

Au delà du phare, les 50èmes hurlants et nous voyons de plus près les falaises en tuyaux d’orgue constituées de dolérite qui nous avions aperçus en navigation.

Un peu plus au nord, nous faisons halte à Lunawanna pour visiter le jardin Inala et partir à la rencontre d’oiseaux endémiques avec le Docteur Tonia Cochran.

L’ile Bruny est en fait constituée de 2 parties reliées par Bruny Island Neck, une mince lagune de terre.

Puis nous quittons Bruny pour Hobart à une dizaine de miles au Nord. Nous prenons un coffre juste face au Mont Wellington qui domine Hobart. Il a neigé la-haut cette nuit, l’automne arrive…

 

 

Port Davey

Port Davey est la destination ultime de la Tasmanie, aucune route ne dessert cette zone, seulement quelques chemins de randonnées et une piste pour les avions légers… La nature y est sauvage et magnifique.

Port Davey a été baptisé en mémoire de Thomas Davey, nommé en juin 1812 second lieutenant gouverneur du Van Diemen’s Land, le nom colonial de la Tasmanie.

C’est la partie de Tasmanie la plus ressemblante à Steward Island, des sommets granitiques chauves, la végétation y est plutôt éparse. La rivière Davey au Nord, le chenal Bathurst à l’Est et une myriade de mouillages entourés de montagnes, les monts Stokes, Berry, Rugby, Milner, culminant à 1203 mètres.

Nous quittons Pilot Bay à Macquarie Harbour, au lever du soleil.

En mer, nous rencontrons à nouveau d’importants groupes de dauphins qui viennent danser devant nos étraves.

Après une navigation de 90 miles dans des conditions parfaites, nous entrons dans Port Davey et décidons d’aller mouiller dans Bramble Cove, à l’entrée du chenal Bathurst.

Dominé par le mont Stokes (ou mont Misery), c’est le mouillage le plus fréquenté par les bateaux arrivant ou en partance.

Le soleil couchant nous offre un magnifique tableau pour notre première nuit à Port Davey.

Le vent passe au Sud-Ouest, il nous faut trouver un mouillage plus abrité, nous partons pour Horseshoe Inlet et Casilda Cove.

Cat’leya est sécurisée par 2 lignes de mouillage arrière amarrées à terre.

Une petite randonnée nous amène à Balmoral hill et un très beau panorama sur Bathurst Channel.

Après quelques jours de grisaille, le soleil revient enfin et il nous faut penser à continuer notre voyage. La météo s’annonce favorable pour rejoindre la côte Est de la Tasmanie et Hobart. Notre dernier mouillage, Spain Bay, nous offrira encore des images mémorables…

Macquarie Harbour : Strahan

L’autre ville portuaire importante de Macquarie Harbour était Strahan, elle, a survécu aujourd’hui.

La ligne de chemin de fer créée par la Mount Lyell Mining and Railway Company a été rénovée et rejoint Queenstown. Nous sommes partis de Regatta Point pour un voyage dans le passé, mais avec une locomotive diesel…

La ligne longe King river et s’enfonce peu à peu dans la foret Teepookana. A flanc de montagne souvent, parfois sur des ponts en bois, il est difficile d’imaginer que tout cela a été construit en 3 années…

Demain, le vent va tourner au Nord-Ouest, une opportunité pour descendre sur Port Davey, nous décidons de mouiller pour la nuit à l’extérieur de Macquarie Harbour dans Pilot Bay.

Nous repassons donc les « portes de l’enfer » avec le soleil et sans appréhension cette fois… de quoi faire de belles photos.