65 Miles nous séparent de l’entrée du chenal d’Entrecasteaux qui nous mènera jusqu’à Hobart.
Mais auparavant nous allons croiser le Cap Sud Ouest puis le Cap Sud de la Tasmanie. La navigation est facile, nous arrivons dans l’après-midi à Recherche Bay et allons mouiller à Rocky Bay où nous retrouvons plusieurs bateaux rencontrés à Port Davey. Plus de 10 heures de navigation ont fatigué certains équipages, mais Cat’Leya nous a conduit ici sans aucune peine…
Avant que le vent ne tourne au Nord, nous partons vers Bruny Island, à Great Taylors Bay pour une randonnée jusqu’au phare du Cap Bruny.
Ce site est touristique car une route mène au phare, mais le paysage en vaut la peine.
Le phare du Cap Bruny est le second plus ancien phare d’Australie encore debout (et le 4ème construit)… L’entrée du chenal d’Entrecasteaux avait été le lieu de multiples naufrages dont le plus fameux, celui du George III qui transportait des condamnés avait couté la vie à 134 personnes. Ce sont d’ailleurs des condamnés qui ont bâti ce phare en 18 mois.
Antoine Bruny d’Entrecasteaux à qui l’on doit ces noms était un noble français qui avait fait carrière dans la marine et ses exploits militaires mais aussi ses navigations vers la Chine lui valurent le titre de Gouverneur Général des Mascareignes. C’est lors de sa mission de recherche de l’expédition de La Pérouse ordonnée en 1791, que suivant la route supposée de ce dernier, il se dirige vers Van Diemen’s Land et atterrit dans une baie qu’il baptise Recherche Bay ! C’est également au cours de ce voyage qu’il fut découvert que l’actuelle Bruny Island était une ile…
A l’époque, une pinte d’huile de sperme de baleine permettait d’éclairer pendant une heure les 15 lampes du phare qui portait à 30 miles .
Au delà du phare, les 50èmes hurlants et nous voyons de plus près les falaises en tuyaux d’orgue constituées de dolérite qui nous avions aperçus en navigation.
Un peu plus au nord, nous faisons halte à Lunawanna pour visiter le jardin Inala et partir à la rencontre d’oiseaux endémiques avec le Docteur Tonia Cochran.
L’ile Bruny est en fait constituée de 2 parties reliées par Bruny Island Neck, une mince lagune de terre.
Puis nous quittons Bruny pour Hobart à une dizaine de miles au Nord. Nous prenons un coffre juste face au Mont Wellington qui domine Hobart. Il a neigé la-haut cette nuit, l’automne arrive…
Port Davey est la destination ultime de la Tasmanie, aucune route ne dessert cette zone, seulement quelques chemins de randonnées et une piste pour les avions légers… La nature y est sauvage et magnifique.
Port Davey a été baptisé en mémoire de Thomas Davey, nommé en juin 1812 second lieutenant gouverneur du Van Diemen’s Land, le nom colonial de la Tasmanie.
C’est la partie de Tasmanie la plus ressemblante à Steward Island, des sommets granitiques chauves, la végétation y est plutôt éparse. La rivière Davey au Nord, le chenal Bathurst à l’Est et une myriade de mouillages entourés de montagnes, les monts Stokes, Berry, Rugby, Milner, culminant à 1203 mètres.
Nous quittons Pilot Bay à Macquarie Harbour, au lever du soleil.
En mer, nous rencontrons à nouveau d’importants groupes de dauphins qui viennent danser devant nos étraves.
Après une navigation de 90 miles dans des conditions parfaites, nous entrons dans Port Davey et décidons d’aller mouiller dans Bramble Cove, à l’entrée du chenal Bathurst.
Dominé par le mont Stokes (ou mont Misery), c’est le mouillage le plus fréquenté par les bateaux arrivant ou en partance.
Le soleil couchant nous offre un magnifique tableau pour notre première nuit à Port Davey.
Le vent passe au Sud-Ouest, il nous faut trouver un mouillage plus abrité, nous partons pour Horseshoe Inlet et Casilda Cove.
Cat’leya est sécurisée par 2 lignes de mouillage arrière amarrées à terre.
Une petite randonnée nous amène à Balmoral hill et un très beau panorama sur Bathurst Channel.
Après quelques jours de grisaille, le soleil revient enfin et il nous faut penser à continuer notre voyage. La météo s’annonce favorable pour rejoindre la côte Est de la Tasmanie et Hobart. Notre dernier mouillage, Spain Bay, nous offrira encore des images mémorables…
L’autre ville portuaire importante de Macquarie Harbour était Strahan, elle, a survécu aujourd’hui.
La ligne de chemin de fer créée par la Mount Lyell Mining and Railway Company a été rénovée et rejoint Queenstown. Nous sommes partis de Regatta Point pour un voyage dans le passé, mais avec une locomotive diesel…
La ligne longe King river et s’enfonce peu à peu dans la foret Teepookana. A flanc de montagne souvent, parfois sur des ponts en bois, il est difficile d’imaginer que tout cela a été construit en 3 années…
Demain, le vent va tourner au Nord-Ouest, une opportunité pour descendre sur Port Davey, nous décidons de mouiller pour la nuit à l’extérieur de Macquarie Harbour dans Pilot Bay.
Nous repassons donc les « portes de l’enfer » avec le soleil et sans appréhension cette fois… de quoi faire de belles photos.
Macquarie Harbour n’a pas été qu’un site pénitentiaire, la ville d’East Pillinger, au tout début des années 1900, était une ville portuaire animée, wagons de chemin de fer chargés de bois, de briques et de minerai de cuivre, des voix criant des instructions, une odeur de bois et de la fumée épaisse dans l’air…
East Pillinger a été créée ici sur la rive de Macquarie Harbour par la North Mount Lyell Copper Company. L’entreprise avait été fondée en 1897 en compétition directe avec la Mount Lyell Company. La North Mount Lyell Copper Company a rapidement commencé à construire trois villes Crotty (près de queenstown), Darwin (en Tasmanie) et East Pilllinger plus les fonderies, les infrastructures de port et une ligne de chemin de fer les reliant toutes les 3.
La population de cette région augmenta rapidement. En 1898, des centaines de d’hommes ont été employés pour construire le chemin de fer et les installations de la compagnie . Une ville gouvernementale, West Pillinger avec magasins, hôtels et un poste de police a été créée à côté de la ville de l’entreprise ici à East Pillinger La population des villes jumelées a culminé à 1000 personnes. Des événements sportifs réguliers et les parties indiquent qu’il s’agissait d’une communauté prospère.
La prospérité, cependant, ne devait pas durer. Le président de la North Mount Lyell Copper Company, James Crotty, décéda à Londres en 1898 et avec lui une grande partie de la vision de sa croissance. La North Mount Lyell Copper Company fusionna avec sa concurrente en 1903 et Strahan fut choisie comme port au détriment d’East Pillinger . Alors que certaines habitants sont restés dans la région pour couper du bois et entretenir les navires et les trains qui s’arrêtaient de temps en temps, en 1920, la plupart des familles avaient déménagé à Strahan. la société a progressivement démantelé et supprimé la plupart des bâtiments et des infrastructures de chemin de fer, les derniers résidents permanents d’East Pillinger sont partis en 1943. Nous sommes donc allés passer quelques jours dans la baie de Kelly à la découverte des vestiges de ce passé. La première journée fut consacrée à West Pillinger,
et la deuxième à Est Pillinger, où se trouvaient les briqueteries.
L’une des expériences les plus réputées de Macquarie Harbour est la remontée de la rivière Gordon que l’on peut pratiquer en bateau pendant près de 20 NM… Nous ferons une première halte à Heritage Landing puis près de Sir John Falls. Mouiller une ancre ici est particulièrement déconseillé compte-tenu des troncs gisant au fond de la rivière et donc du risque de ne pas pouvoir la remonter… Nous nous amarrons donc pour la nuit au ponton de Heritage Landing où une promenade en foret nous permet de découvrir la flore locale. Juste après Heritage Landing, la rivière fait un virage : Horseshoe (fer à cheval) Bend.
Le lendemain, nous gagnons Warners Landing. Nous passons le lac Fidler, un lac méromictique ,c’est-à-dire un lac dont les eaux de surface et de profondeur se mélangent très rarement. Le lac Fidler a une couche d’eau douce recouvrant une couche d’eau salée anoxique.
Plus loin, nous passons les falaises de marbre puis l’ile Butler et enfin Warners Landing à coté de Sir John Falls où se trouve un refuge de randonnée pour les kayakistes qui descendent la rivière. Ce sera l’occasion de rencontrer notre premier serpent noir, l’une des 3 espèces dont la morsure est mortelle pour l’homme…
Nous prenons ensuite l’annexe et allons explorer la rivière plus haut jusqu’aux rapides.
Le cycle dépression – haute pression se poursuit et une fenêtre météo favorable se présente pour descendre la cote Ouest de la Tasmanie vers Macquarie Harbour, l’une des étapes majeures avec Port Davey.
Cette nuit le vent va virer au Nord-Ouest, nous quittons Grassy juste avant la tombée de la nuit pour une navigation de 140 NM ; la houle de Sud-Ouest s’est atténuée et le passage s’annonce confortable.
Nous arrivons donc en milieu de journée à l’entrée de Macquarie Harbour : Hells Gates (les portes de l’enfer)…
L’entrée est étroite et les vagues peuvent déferler quand une forte houle de Nord-Ouest se lève, mais aujourd’hui, aucune raison de s’inquiéter. C’est l’étale de marée basse et la mer est calme. Le chenal est quand même très étroit entre Entrance Island et Bonnet Island et il vaut mieux suivre précisément les directives des instructions nautiques
Nous allons mouiller sur la berge opposée au chenal pour la nuit, King Point.
Macquarie Harbour est un vaste port naturel qui s’étend sur une longueur de 20NM du Nord au Sud pour 4 NM de large. Macquarie Harbour hébergeait une ancienne colonie pénitentiaire coloniale britannique, établie sur l’île Sarah, qui a été utilisée entre 1822 et 1833. Il paraissait en effet impossible de s’échapper ce cet endroit tant l’océan et la terre alentour étaient inhospitalières. La colonie abritait des condamnés de sexe masculin, avec un petit nombre de femmes hébergées sur une île voisine. Au cours de ses 11 années de fonctionnement, la colonie pénitentiaire a acquis la réputation d’être l’une des colonies pénitentiaires les plus dures des colonies australiennes. En fait, le nom de l’entrée du chenal ne vient pas de la dangerosité du site mais de cette réputation, les portes de l’enfer… Le lendemain nous nous dirigerons vers Sarah Island où se trouvait le pénitencier.
Deux siècles après, de nombreux vestiges sont encore présents, les cheminées construites en brique de différents bâtiments, des fours, quelques fortifications, etc… Un ancien détenu d’origine française, Constantini, qui gagna sa liberté grâce à ses talents de peintre, témoigne de l’organisation du pénitencier. Les forçats n’étaient bien entendu pas là par hasard, le site avait été recommandé par le capitaine James Kelly qui souhaitait y exploiter les pins de Huon dont les qualités les prédisposaient à la construction de navires. A tel point que Sarah Island devint un chantier naval important où furent construits une centaine de bateaux.
L’opération de construction navale sur l’île Sarah a conduit à l’une des évasions les plus audacieuses de la colonie pénitentiaire. En 1834, dix condamnés qui avaient aidé à construire un brick nommé le Frederick volèrent le navire non achevé alors qu’il se préparait à naviguer vers Hobart. Ils ont navigué vers l’ouest et se sont rendus jusqu’au Chili, où ils ont dû abandonner le navire à cause d’une fuite. Ils ont ramé dans la baleinière du navire jusqu’au rivage et se sont fait passer pour des marins naufragés. Quatre des hommes ont été capturés et ramenés pour être jugés pour piraterie. Cependant, ces accusations ne pouvaient pas tenir parce que le navire n’avait pas été achevé et n’avait pas été saisi en eaux libres, ils n’ont donc été reconnus coupables que de vol qualifié !
Le jour suivant, retour vers la nature à Birch Inlet, toujours pas de bateau ici mais des cygnes noirs.
110 miles de traversée seulement vers Grassy, le seul vrai port de King Island, mais on ne plaisante pas avec le détroit de Bass… Même si notre navigation entre Eden et Port Franklin, notre premier contact avec le détroit de Bass, a été tranquille, nous avons pris toutes les précautions avec le météo ; 15 nœuds d’est sont annoncés avec une petite houle de sud-ouest, idéal pour une navigation sud… Le routage prévoit 12 heures de navigation.
Afin d’arriver de jour, nous quittons Sorrento vers 22 heures. La marée basse à l’entrée de la Baie de Philipp est à 20h30, ce qui nous place dans la meilleure fenêtre pour sortir, 3 heures après l’étale de marée basse. En effet, la baie est tellement grande que le courant à l’entrée est toujours sortant et il faut veiller à le minimiser afin que la houle de sud ne crée pas de vagues énormes par la combinaison de la variation brutale de profondeur et un courant contraire… Ça, c’est la théorie car, quand nous arrivons à la sortie de la baie dans le chenal, Cat’leya se fait cueillir par des vagues de 2-3 mètres et je suis bien content d’avoir 2 fois 80 CV pour avancer… Heureusement, cela ne dure pas bien longtemps mais la houle est bien présente et augure d’une traversée inconfortable…
11 heures plus tard, nous apercevons Grassy, je positionne le bateau sur la route d’approche comme indiqué sur la carte. Là, nous prenons une bouée publique et un peu de repos.
King Island, plus de 140 000 wallabys, des milliers de vaches, les « petits pingouins » et quelques humains (1600)…
Grassy Harbour est un petit port de pêche spécialisé dans les « cray fish ».
Pendant longtemps, Grassy s’est développée grâce à sa mine de tungstène. Après plusieurs années de fermeture, l’activité vient de reprendre avec la hausse des prix… Nous irons un soir diner dans les locaux du club local de rugby qui sert de réfectoire aux ouvriers de la mine où l’on nous servira un bon repas pour 20 AU$ !
Tous les soirs les petits pingouins rentrent à terre après une journée de pêche pour nourrir leurs petits. Nul besoin de chercher bien loin ils sont partout à la tombée de la nuit, par petits groupes, à rejoindre la berge en procession… (Le film a été pris avec un flash rouge)
Nous profitons de quelques jours d’attente de conditions météo favorables pour faire le tour de l’ile.
Sur la cote Ouest se trouve la ville la plus importante de King Island ; Currie. C’est aussi un port de pêche à la langouste mais les quotas imposés pour protéger les ressources ont décimé la flotte qui ne compte plus que quelques navires.
Nous longeons des paysages de dunes d’herbes jaunies par le soleil qui ondulent au vent.
Plus au nord, « Calcified Forest », un désert de racines calcifiés…
Enfin, l’histoire nous rattrape au Cap Wickham …
… avec le transport des migrants et forçats entre l’Angleterre et l’Australie…
Notre premier contact avec le Tasmanie fut en effet le lieu de plus de 60 naufrages recensés ! Le pire de ces naufrages fut celui du Cataraqui dont voici le récit :
Le Cataraqui était un bateau de 815 tonnes et de 73 mètres de long construit au Québec, au Canada, en 1840. William Smith and Sons de Liverpool, en Angleterre, ont acheté le navire avec l’intention de transporter des émigrants en Australie. Il appareilla pour Melbourne depuis Liverpool le 20 avril 1845 sous le commandement du capitaine Christopher Findlay. De nombreux passagers britanniques et irlandais à bord étaient des émigrants subventionnés par l’état. Le Cataraqui transportait 411 personnes, dont 367 émigrants, dont beaucoup de femmes et d’enfants voyageant en famille, et 44 membres d’équipage. Pendant le voyage, un membre d’équipage est passé par-dessus bord, six personnes sont mortes et cinq bébés sont nés, soit un total de 409 personnes à bord. Alors que le navire traversait l’océan Austral, il endura quinze jours de gros temps. Findlay s’est préparé à entrer dans le détroit de Bass, sans se rendre compte que les tempêtes avaient fait dériver le navire 160 kilomètres plus à l’est qu’il ne le pensait. Le détroit de Bass était devenu un raccourci populaire pour la navigation entre l’Angleterre et Sydney après sa découverte en 1798-1799. L’itinéraire a permis aux marins de gagner environ une semaine de temps de navigation en évitant une circumnavigation de la Tasmanie. Le gain de temps a un coût : des vents forts, des courants incertains et des cartes incomplètes et imparfaites du littoral rendent la traversée périlleuse. King Island, située à l’entrée ouest du détroit de Bass, a un littoral qui comprend des récifs et des rochers déchiquetés s’étendant jusqu’à deux kilomètres au large. En 1845, il était pratiquement inhabité.
A 4h30 du matin le lundi 4 août 1845 par temps orageux, le Cataraqui heurta un récif sur la côte ouest de King Island à moins de 100 mètres du rivage. Environ 300 passagers grimpèrent sur le pont, avec de grosses vagues emportant certains dans la mer. Une demie-heure plus tard, le navire s’est incliné à bâbord et les passagers piégés sous les ponts se sont noyés alors que le navire se remplissait d’eau. Le lendemain matin, quelque 200 passagers et membres d’équipage survivants sont toujours accrochés au pont, mais à 16 heures, le navire se brise en deux, envoyant 100 survivants dans les eaux turbulentes. L’équipage a tenté de lancer une bouée de sauvetage jusqu’au rivage, mais celle-ci s’est prise dans du varech à 20 mètres de la plage. À 17 heures, l’épave s’est encore désintégrée, laissant environ 70 survivants agrippés à la proue. L’équipage a lancé un barque, mais elle a chaviré dans des conditions très difficiles, noyant les six personnes à bord. La corde de la bouée a été récupérée et utilisée pour attacher les survivants au pont pendant la nuit alors que le temps orageux persistait. Mais les pertes ont continué d’augmenter, avec seulement 30 personnes en vie le lendemain matin. Ceux qui restaient ont tenté de rejoindre le rivage sur des débris flottants, peu de temps avant que le navire ne coule. Il n’y avait que neuf survivants – un passager, Solomon Brown, et huit membres d’équipage. Quatre cents passagers et membres d’équipage avaient péri dans la catastrophe. Les survivants avaient peu de nourriture et pas d’eau, et se sont abrités pendant la nuit sous une couverture humide de l’épave.
Le lendemain, David Howie, un ancien condamné qui se trouvait sur l’île pour échanger des peaux d’animaux avec des habitants aborigènes, a découvert les survivants après avoir remarqué une épave dans l’eau. Howie a fourni un abri et des provisions aux survivants, mais comme son propre bateau avait fait naufrage, il n’avait aucun moyen de les aider à quitter l’île. Cinq semaines plus tard, le 7 septembre, un navire de passage, le Midge, a secouru le groupe et les a emmenés à Melbourne. En quelques semaines, l’épave a été vendue aux enchères et le surintendant du district de Port Phillip, Charles La Trobe, s’est arrangé pour que Howie enterre les victimes du naufrage sur King Island. L’Amirauté a interdit l’utilisation du détroit de Bass à partir de 1846, jusqu’à l’achèvement d’un phare à Cape Otway sur le continent en 1848. Les phares de King Island ont été achevés à Cape Wickham en 1851 et à Currie en 1879. Même ainsi, les navires ont continué à faire naufrage le long les côtes de l’île tout au long du XIXe siècle.
Sur la cote Est, une longue plage fait le bonheur des surfeurs
Les abords ne sont malheureusement pas toujours aussi accueillants; nous sommes par 40 degrés de latitude Sud !
Nous terminons cette belle découverte par le village de Narracoopa juste au Nord de Grassy.
La Baie de Philipp où se situe Melbourne fait 25 miles de long, heureusement elle est assez peu profonde et les cargos doivent emprunter un long chenal qui longe l’Est puis le Sud de la baie.
Au Sud, la « riviera »de Melbourne; Sorrento situé sur la péninsule de Mornington abrite les résidences secondaires des habitants très aisés de Melbourne. On y trouve aussi de nombreuses galeries d’art.
Le « chemin des millionnaires » longe les falaises et traverse les jardins de ces villas (au grand désespoir, je suppose, des propriétaires…)
De l’autre coté de la péninsule, c’est l’océan et le détroit de Bass, notre futur terrain de jeu !
25 miles séparent l’entrée dans la baie de Philipp de la ville de Melbourne. Melbourne et Sydney sont les 2 villes avec la plus importante population d’Australie, environ 5 millions. Ici la météo est très capricieuse, on peut y subir « les 4 saisons en une seule journée ».
Le Royal Yacht Club de Victoria nous propose une place amarré au ponton extérieur ce qui sera une bonne base pour découvrir la ville. L’accueil y sera particulièrement chaleureux.
Je pourrai même participer à une régate du club sur un monocoque plus très jeune mais très efficace, notamment au portant, Executive decision, de William Sheers un plan Adams qui concourt en class 10 et qui, une fois de plus, gagnera cette course.
Le diner suivant la course sera l’occasion de rencontrer Allan, le père de Will et Tim, tous deux marins très expérimentés qui nous transmettrons des informations intéressantes pour la suite de notre voyage.
Melbourne CBD (Central Business District) ressemble à Sydney avec ses gratte-ciels de verre.
La ville est le site de nombreuses universités, certains étudiants y pratiquent l’aviron, comme à Oxford et Cambridge.
Melbourne est aussi connue pour le « Street Art » et nous prendrons un guide, un jeune peintre de Street Art, pour visiter la ville.
Ici, comme ailleurs, les peintures de rue sont interdites, et même si les juges sont particulièrement cléments car elles font partie de l’ADN de la ville et attirent de nombreux touristes, une convocation devant la justice est toujours à prendre avec sérieux. L’œuvre ci-après est un auto-portrait dans lequel le peintre se prépare à passer en justice…
Celle-ci a été réalisée avec des extincteurs remplis de peinture….
Voici quelques-unes de ces œuvres d’art, la plupart concentrées dans de petites ruelles du centre ville.
Malgré tout, les autorités ne favorisent pas cette expression et des QR codes sont apposées un peu partout…
La météo annonce une fenêtre météo favorable pour traverser le détroit de Bass vers la Tasmanie et nous décidons de mouiller à Sorrento près de l’entrée de la baie.
Nous levons l’ancre de bonne heure ce matin pour un navigation de 80 miles, destination Jervi’s Bay. Le vent est enfin passé est nord-est et nous devrions arriver à bon port en fin d’après midi.
Cette baie est magnifique, elle abrite, dans le sud-ouest, un parc national aux eaux turquoises que fréquentent les dauphins.
Un chemin de randonnée longe la cote et nous amène au « hole in the wall » (trou dans le mur).
123 miles nous séparent de notre prochaine destination, Eden, un port naturel à le frontière sud de l’état de Nouvelles-Galles du sud, autrefois fréquenté par les baleiniers.
Ensuite, c’est l’état de Victoria et le détroit de Bass, là où voiliers et marins ont payé de leur vie lors d’épisodes de mauvais temps dans la course Sydney-Hobbart. En coisière, nous choisissons notre météo et bien entendu les bonnes conditions de navigation… La cote est bordée de falaises que surplombent les phares, en mer nous rencontrons des groupes de dauphins de plusieurs centaines d’individus qui viennent jouer devant les étraves de Cat’leya et même une baleine pilote qui nous évite au dernier moment…
Le vent d’est est modéré, et notre premier contact avec le détroit de Bass est plutôt accueillant. Nous retrouvons ces gros rochers granitiques totalement chauves déjà vus a Stewart Island.
Nous atterrissons à port Franklin, au nord de Wilson’s Promontary, pour la nuit avant de nous diriger vers Refuge Cove.
Plusieurs voiliers sont au mouillage attendant les conditions favorables pour traverser le détroit de Bass vers la cote Est de la Tasmanie.
Nous avons choisi de faire le tour de la Tasmanie cote Ouest et nous partirons donc de Melbourne.
Vers Melbourne, la cote est plus basse, nous atteignons bientôt l’entrée de la baie Port Philipp. Alors que la mer est calme la houle de sud forme de grosses vagues et nous revenons gentiment dans le chenal plus profond pour éviter de se faire embarquer… Quelques heures plus tard nous mouillons dans la baie avant de rejoindre le Royal Yacht Club de Victoria où nous attend une place, amarré au ponton extérieur. Bonjour Melbourne !