Wayag est la destination ultime de Raja Ampat, située dans l’hémisphère Nord (pour 1 degrés de latitude… donc environ 18 km), c’est un archipel d’îlots, formations rocheuses karstiques, couvertes de végétation luxuriante, entre plages de sable blanc et lagons turquoises.
45 miles nautiques séparent Pef de Wayag, nous quittons notre petit lagon aux accents germaniques pour une journée de portant.
Naviguer sur un voilier moderne est relativement aisé compte-tenu des outils et des données dont on peut disposer, mais parfois trop d’informations peut amener à des erreurs irréparables…
La localisation, c’est le rôle du GPS, le même que dans votre voiture…, les données, ce sont les cartes nautiques numériques, vectorisées, ce qui permet d’affiner les détails en augmentant le facteur de Zoom sur le « traceur de cartes » et de rajouter des informations contextuelles.
Les cartes nous fournissent beaucoup d’informations, les plus importantes sont les profondeurs et les contours de la terre… Malheureusement, dans beaucoup de pays du Pacifique et d’Asie, les cartes sont issues de relevés réalisés il y a fort longtemps et par conséquent ont une précision très relative… (l’erreur peut atteindre 1k m sur la position d’une île…), sans compter les éléments non répertoriés, rochers affleurants, îlots, etc…
Depuis leur mise à disposition au grand public, les images satellites sont dans ce cas d’un grand secours. Ces images sont géo-référencées, c’est-à-dire, précisément repérées par leurs coordonnées géodésiques et peuvent donc être superposées aux cartes marines afin de compléter ou corriger celles-ci. Dans certains pays, comme Fidji, il est inimaginable de naviguer sans de tels outils sous peine de finir immanquablement sur un récif… Bien entendu, ce serait tellement plus simple de pouvoir afficher ces cartes sur le « traceur de carte » du bateau, mais, ni B&G ni Raymarine, ne proposent cette option, seules les images de la partie terre peuvent être superposées… une histoire de gros sous certainement, car les cartes marines sont chères et certains seraient tentés de s’en passer ou ne pas payer les mise à jour… Il faut donc préparer en avance précisément sa navigation en reportant les points de la « route » prévues contrôlées sur les images satellites sur le traceur.
Et voilà où je voulais en venir, car si les cartes marines sont parfois fausses, les images satellites sont parfois incomplètes (donc fausses)…
En voici un exemple lors de ma navigation entre Pualu Pef et Wayag :
Sur la carte Navionics, en avant bâbord du bateau, repéré par le numéro 1, on voit un groupe de 3 points, labellisés « land area », et un îlot repéré par le numéro 2… Ce nést pas très explicite mais au moins éveille l’attention…
Sur le logiciel de navigation OpenCPN que j’utilise en complément pour les images satellites, voici ce que j’obtiens; avec ArcGIS : RIEN !!!
et avec Google Earth seul l’îlot 2 apparaît… en fait 3 îlots !
Et voici ce que je vois vraiment :
Le problème provient probablement du traitement des images satellites par le logiciel qui détecte automatiquement les zones terrestres et qui manifestement n’est pas parfait…
Ceci étant, ces images sont d’une aide sans équivalent pour les mouillages, les passes d’entrée dans les lagons, etc… De plus certains fournisseurs de cartes utilisent les images satellites pour mettre à jour certains contours d’îles très erronés en vectorisant les images satellite correspondantes.
Gare à la Navigation parbleu !
Sur le chemin, nous croisons quelques fermes de pisciculture.
Nous voici donc à Wayag, Cat’Leya se faufile au moteur pour trouver son chemin dans ce dédale semé de cailloux verdoyants et, finalement, vient mouiller à l’entrée d’une baie turquoise.
L’exploration se poursuit plus facilement avec l’annexe car les passages entre îlots sont parfois à fleur d’eau et nous amène sur une plage d’où une montée raide permet d’accéder au sommet d’un de ces îlots, le mont Pindito, et nous offre un premier aperçu…
Cat’Leya est le seul voilier mis à part un bateau de croisière plongée à l’entrée…
Et voici les photos prises du drône ainsi qu’un panorama du mouillage.
En fin d’après-midi, un grand nombre de baleines pilote (en fait il s’agit de dauphins, le nom provient de l’anglais pilot-whale) qui passe juste à côté du bateau pour revenir dans l’autre sens quelques dizaines de minutes plus tard… tout le monde peut faire une erreur de navigation !