Nous remontons la côte Est vers Akaroa, un petit bout de France dont l’histoire, encore, mérite d’être reportée ici…
En 1838, le commandant du navire baleinier français Cachalot acheta des terres aux Maoris sur la péninsule de Banks. La Compagnie Nanto-Bordelaise fut alors créée en France dans le but d’établir une colonie à Akaroa. Le roi Louis-Philippe accepta même en 1839 de prêter assistance à cette expédition. Akaroa serait donc renommé Port Louis-Philippe…
Le capitaine Charles François Lavaud, en tant que commissaire du Roi, s’embarqua pour la Nouvelle-Zélande le 19 février 1840 tandis que le comte de Paris partait pour Akaroa le 20 mars 1840 emportant 53 émigrants sous le commandement du Capitaine Langlois.
Malheureusement, entre l’achat des terres et le départ des colons français, la situation en Nouvelle-Zélande changea. La Grande-Bretagne décida de coloniser la Nouvelle-Zélande. La signature du traité de Waitangi, « Bay of islands » dans l’île du Nord, ainsi qu’un acte séparé de Bunbury sur l’île du Sud, et la déclaration de souveraineté du lieutenant-gouverneur William Hobson sur l’ensemble du pays le 21 mai établissaient que la Nouvelle-Zélande était, du moins aux yeux des Européens, un Colonie britannique.
Jusqu’à ce que Lavaud arrive dans la baie des îles en juillet 1840, il n’était pas au courant de ces développements. Mis devant le fait accompli il repartit pour Akaroa à la rencontre de Langlois et du Comte de Paris. Dans le même temps, Hobson envoya le HMS Britomart, sous le commandement d’Owen Stanley, pour affirmer la souveraineté anglaise. Le navire de guerre quitta la baie des îles le 23 juillet et a atteint Akaroa quelques jours avant Lavaud, lui-même suivi 2 jours plus tard (le 17 Août 1840) par le navire du compte de Paris chargé des colons français . Le Britomart arriva donc à Akaroa une semaine avant le navire chargé des colons français.
Lavaud désireux de confirmer la validité du titre de propriété des terres d’Akaroa, se rendit compte que d’autres européens possédaient également des titres sur le même territoire… les chefs d’Akaroa n’avaient pas été consultés lors de la rédaction de l’acte original et très peu de Maoris qui l’avaient signé avaient reçu les paiements ultérieurs effectués par Langlois. Les Maoris d’Akaroa étaient prêts à vendre leur terre, mais n’appréciaient pas toute tentative de l’occuper sans paiement. Afin d’éviter cette difficulté, Lavaud s’engagea à assurer le paiement nécessaire, tandis que les Maoris acceptèrent de permettre aux colons d’occuper le site entre-temps.
Après le départ du Britomart, le 27 août 1840, C. B. Robinson resta dans la colonie en tant que magistrat britannique. Il établit rapidement un modus vivendi avec Lavaud et ils travaillèrent harmonieusement ensemble. Les premiers acceptèrent de ne pas arborer le drapeau britannique à terre en attendant un règlement de la question de la souveraineté, tandis que les seconds acceptèrent de fournir toute la force nécessaire pour maintenir la loi et l’ordre.
Au cours des années suivantes, la colonie s’est solidement établie et, comme le sol s’est avéré extrêmement fertile, les colons ont prospéré. La période de service de Lavaud à Akaroa expira le 18 janvier 1843 lorsqu’il fut remplacé par le capitaine de poste A. Bérard. Il fut le dernier Commissaire du Roi à exercer ses fonctions en Nouvelle-Zélande et avec son départ le 10 avril 1846, le lien formel entre la France et la colonie fondée par la Compagnie Nanto-Bordelaise cessa.
Le litige sur les titres de propriété fut finalement réglé par la cour anglaise et, après d’âpres discussions, il fut décidé d’accorder 4 acres de terre pour chaque livre sterling effectivement dépensée… Le 30 juin 1849, les intérêts restants de la société française en Nouvelle-Zélande furent achetés par la New Zealand Company pour 4 500 £.
Il ne reste à Akaroa sur l’épisode français, que des noms de rue, Rue Jolie, Rue Noyer, Rue Fleur,… et un musée, bien que l’histoire qui y est relatée m’est apparue bien différente des conclusions des historiens et nettement favorable à la colonisation anglaise…
Voici aussi le « jardin le plus heureux du monde », atelier d’art de Josie Martin :
L’accueil qui nous a été réservé par le Yacht Club local et particulièrement Patsy et Brian laisseront de beaux souvenirs…
Hello ! Petite coquille au début du texte qui cite Louis-Philippe en 1936 … on aura corrigé pour enlever un siècle.
Salut Patrice, je vois qu’il y en a qui suivent ! Bises