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Les Maldives : dernière étape avant le grand saut vers Djibouti

L. Gan, Fonadhoo, Kolamaafushi, Gan, ce sont les dernières étapes aux Maldives et je vous livre ici quelques souvenirs :

La religion des Maldives avant l’arrivée des musulmans était le bouddhisme mais toutes les traces ont été soigneusement effacées mis à part à L. Gan où l’on peut voir ce « dôme »… Une Organisation non gouvernementale gère la protection de ces sites et tente de redonner sa place à l’histoire…

Nous y avons assisté également à une « reconstitution » d’un mariage dans laquelle les habitants du village viennent apporter des cadeaux aux mariés comme le veut la tradition.

Un échantillon des plats typiques de la cuisine locale :

Kolamaafushi, Cat’leya et les autres voiliers amarrés au port.

C’est une impression mitigée que je conserverai des Maldives, la nature marine n’est plus ce qu’elle était, les fonds coralliens ont souvent disparus; blanchissement des coraux, tsunamis et agrandissement des zones habitables et bétonnage du littoral par remblaiement avec du sable et destruction des récifs … Et cependant les Maldiviens ont été fantastiques et si généreux… Mais il sera certainement très difficile au voyageur des marins de revivre une telle expérience en dehors de ce rallye qui, compte-tenu des problèmes d’organisation, a peu de chance d’être reconduit…

Quant à Hulhumalé, l’île artificielle construite au Nord immédiat de Male, c’est l’exacte image de mes propos; construite avec des fonds provenant de la Chine, nouveau partenaire depuis l’élection du dernier président, et où se multiplient des immeubles « For happy people » destinés on ne sait trop à qui… construits par des immigrés du Pakistan, du Sri Lanka ou de l’Inde… La veille de mon départ, un accord de défense militaire avec la Chine venait d’être signé et le partenaire historique, l’Inde, priée de rapatrier ses personnels militaires créant une crise diplomatique et l’arrêt des financements attribués par l’Inde.

Le 8 Mars, CAT’LEYA quitte les Maldives à destination de Djibouti… Les évènements qui perturbent le trafic en Mer Rouge ne semblent pas impacter les plaisanciers…

Avec l’aide d’un équipier croate, je quitte les Maldives pour une navigation de 1600 Miles avec  peu de vent. Nous serons 3 bateaux français à partir au même moment, tous enregistrés auprès des autorités militaires qui protègent le trafic maritime dans la zone.

Les Maldives : Muli

La troisième étape du rallye nous amène à Muli.

Les organisateurs proposent tout d’abord une route passant à l’intérieur du lagon de Vaavu puis celui de Mulaku dans lequel se trouve l’île Muli.

N’ayant encore jamais navigué dans les atolls maldiviens, nous sommes plus que circonspects, d’autant que des orages peuvent éclater et rendre la navigation à vue impossible… Pour ma part, le vent dominant étant de Nord-Est, je choisis une route protégée de la houle a l’Ouest des 2 atolls et pour finir une route directe vers Muli; les images satellites de Bing sont très claires et les récifs émergeant peu nombreux et bien visibles.

La flotte suivra la première partie de cette route puis bifurquera vers l’Est, rencontrant une forte houle et des courants contraires avant de descendre vers Muli dans l’atoll Mulaku. Et, pire, des rafales violentes jusqu’à 35 Nœuds en ont surpris plusieurs, occasionnant des dommages sur les voiles d’avant…

Le mouillage ici est bien protégé et nous pourrons dormir tranquille.

Le matin suivant, un accueil mémorable nous est de nouveau réservé, musique, danses, visite de l’île, cuisine locale…

A l’école, les uniformes sont de rigueur, les valeurs enseignées sont rappelées sur le mur à l’entrée.

Un petit tour sur l’îlot voisin :

Mais pour apprécier la musique locale qui a certains airs africains, voici un extrait de la cérémonie d’accueil :

Les Maldives : première impression

680 Miles séparent Trincomalee de Male aux Maldives, bien que mon génois soit hors d’usage, 3 jours et demi de voile à une bonne moyenne me permettront d’atteindre ma destination dans de bonnes conditions de navigation avec le foc auto-vireur…

Malé n’est pas considéré comme un port d’entrée facile pour les formalités et Uligamu, au Nord, est souvent préféré…

En réalité, les formalités seront expédiées en 15 minutes à Malé grâce à mon agent, Asadhulla Mohamed.

Une fois admis, je peux aller mouiller le port, à Hulhumalé.

Hulhumalé a été bâtie juste au Nord de Malé qui devenait trop petite pour héberger la population, c’est une île artificielle construite par les Maldiviens et financée par la Chine; jour et nuit des ouvriers œuvrent à la construction d’immeubles d’habitation, « For happy people », selon les publicités chinoises…

Difficile de trouver un espace où mouiller tant il y a de bateaux de croisières plongée et de travail… Je n’ai qu’une envie, vite partir d’ici !

Je me suis inscrit au rallye Maldives 2024 qui doit nous amener au Sud de l’archipel en espérant découvrir un autre visage des Maldives…

Le 10 février, me voici à KudaGiri pour la cérémonie d’ouverture; le rallye est sponsorisé par le ministère du tourisme et notre première impression est que cette cérémonie est purement politique, ministres, sous-ministres, directeurs, sponsors, etc… et nous, les voileux, parqués au fond de la salle, preuve que le rallye est bien réel. Une navette nous ramène sur nos voiliers, il fait déjà nuit… Au premier voyage il heurte le premier voilier… cela n’augure rien de bon. Le mouillage est exposé au vent dominant et à la houle, nous sommes sur bouée mais j’ai mouillé 30 mètres de chaine au cas où … Durant la nuit, premier incident, Plato, le voilier chinois, se détache de sa bouée et vient heurter le même bateau déjà abîmé par la navette ! Pour eux, le rallye est terminé !

Tout le monde attend le guide du rallye qui nous a été promis à l’enregistrement, mais toujours rien… On nous promet un briefing avec les garde-côtes sur les conditions de navigation dans les atolls mais rien n’arrive non plus…

Une autre polémique anime le rallye; sans avertissement préalable, les Douanes des Maldives veulent imposer à chaque navire un « tracker » (chinois bien sûr), alors que de nombreux bateaux sont équipés de transpondeurs AIS; nous résisterons bien quelques jours mais finalement ils auront gain de cause après avoir accepter de ne pas nous faire payer la location et les services correspondants !

Pour notre première navigation nous rallions Fulidhoo, une trentaine de miles au Sud. Les organisateurs nous proposent de rentrer par le chenal (en trait rouge épais sur l’image de droite)…

Je leur signifie immédiatement mon refus et transmets ma route sur le groupe WhatsApp… En fait personne dans l’organisation n’a la moindre expérience de voile ! Un couple indien qui a participé au premier rallye et avait été ravi nous fait part de leur surprise sur cette édition, il se trouve que le responsable de l’époque a été débarqué par le nouveau pouvoir en place et un nouveau, parachuté quelques mois avant cette édition. A mon arrivée à Fulidhoo, j’aperçois des vagues qui déferlent dans le petit chenal… Le voilier indien, le plus lent de la flotte, se présentera à l’entrée du chenal, juste avant le coucher de soleil, et malgré ses appels pour être guider, comme convenu, par le bateau organisateur, n’obtiendra aucune aide. Son moteur n’est pas assez puissant pur contrer le houle et le courant et c’est grâce à l’appel de l’un des participants que les gardes-côtes iront lui porter assistance…

Désormais tout le monde a compris; n’espérons aucune aide ou conseil de l’organisation !

Heureusement, l’accueil à terre des Maldiviens est fantastique et va nous faire oublier, au fil des étapes, les manquements dangereux de l’organisation !

Les habitants sont sur leur 31, robe rouge brodées d’or pour les femmes, voilées pour la plupart, grand sourire.

Nous faisons un tour de l’île, mosquée, école, hôpital, partout des fauteuils pour s’arrêter un moment et profiter…

Puis les habitants nous font partager leur méthodes de travail ancestrales, fabrication de cordage, charpente marine, cuisine, etc…

La matinée se termine par le partage d’un repas traditionnel; décidément, comme dans le Sud-Est asiatique, Les Maldives hébergent un peuple très généreux !