de Hiva Oa à Ua Pou

Notre séjour à Fatu Hiva est bien trop court mais il nous faut faire les formalités d’entrée sur le territoire français, direction Hiva Oa.

Au village Atuona, c’est la civilisation qui nous rattrape et presque un retour à la métropole… des voitures, beaucoup de polynésiens qui s’affairent, d’autant que le bateau ravitailleur est passé la veille, on se croirait jour de marché ! Et pourtant Gauguin et Brel se sont installés ici.

Une fois l’administratif traité, nous partons sur Tahuata, une île très proche puis Ua Pou plus au Nord.

Nous retrouvons les paysages et l’ambiance de Fatu hiva. Encore une belle promenade vers une cascade et surtout la découverte de « Manfred Ville ».

Manfred s’est installé ici pour faire du chocolat… une vraie tuerie. Après avoir exercé de nombreux métiers il pose ses valises et plante du cacao, après des années de mise au point il réussit son premier chocolat de qualité. Nous passerons l’après-midi avec lui et sa femme polynésienne à déguster son chocolat en l’écoutant nous raconter son aventure. (Pour info, Manfred a ouvert un camping sur son domaine…)

Les Marquises, la récompense de la traversée du Pacifique !

Après 18 jours de mer sur un océan qui porte décidément bien son nom, le Pacifique, nous atterrissons aux Marquises sur l’île de Fatu Hiva dans la célèbre baie des vierges ! Il fait nuit mais la lune nous laisse entrevoir le paysage déchiqueté par les pitons maintes fois rêvés à la faveur des illustrations des revues nautiques…

Le matin, c’est un réel éblouissement, la vérité dépasse largement les photos « carte postales »… le village d’Hanavave se blottit dans une vallée encaissée protégée par de nombreux pitons rocheux, la nature y est exubérante, les nuances de vert des innombrables essences d’arbre se disputent nos regards aux reliefs d’altitude protégés par un simple duvet d’herbe.


La nature y est généreuse, noix de coco bien sûr, mangues, fruits à pain, papayes, citron, énormes pamplemousse juteux, …, chèvres et cochons sauvages ; pour peu on se laisserait aller au mystique… Et les Marquisiens sont comme elle, Jean-Pierre et Léa nous accueillent simplement et nous ferons visiter leur île très gentiment.


Plus de vingt ans que je rêve de ces îles magiques et je comprend maintenant pourquoi tant sont venus s’y réfugier et vivre, « Ah les Marquises » !
Tous les matins dans la baies des vierges les raies Manta nous offrent une danse irréelle, le soir les couchers de soleil sont à couper le souffle et la journée, balade et cueillette de fruits…

Les Galapagos

Un  jour, il faut partir… Un premier saut dans le Pacifique vers Les Galapagos.

Le vent des Caraïbes nous entraîne doucement vers le Sud-Ouest et l’île de Malpelo pendant 1 jour et demi puis c’est le calme… Soudain au loin nous apercevons la silhouette d’un navire , pas d’AIS, signal radar très faible… c’est bien un navire militaire, et face à nous un signal AIS,  bateau de 6 m… surprenant à cette distance des côtes équatoriennes, peut-être un sous-marin accompagnateur… Nous prenons contact par radio car la nuit arrive, pas de réponse puis finalement une voix nous indique en anglais qu’elle gère la petite embarcation et qu’il s’agit de coast-guards américains en exercice… (et nous c’est sœur Theresa…) nous demandant de laisser de l’espace pour ne pas gêner les manœuvres. Finalement c’est le bateau gonflable qui se dirige vers nous pour rejoindre le navire militaire; fin de l’histoire.

Peu à peu nous changeons de système et le vent revient, nous en profitons pour gréer le spi et après 5 jours et 16 heures nous atterrissons de nuit à Santa Cruz dans Academy Bay.

Nous allons pendant quelques jours profiter de ce « zoo » naturel où se côtoient, otaries, fous à pieds bleus, iguanes marins, nombreuses espèces de requins, raies, etc…

A l’occasion d’une excursion sur l’île de San Cristobal nous réaliserons ainsi de très belles plongées avec requins et otaries.

Puis une autre plongée magique à Santa Cruz à quelques mètres de requins à pointes noires, requins des Galapagos plus imposants et apercevrons même des requins marteau.

Las Perlas, la troisième facette de Panama

Après le canal de Panama, c’est une nouvelle histoire qui va s’écrire avec CAT’LEYA. Et tout commence dans l’archipel de Las Perlas sur le route des Galapagos.
Après les sublimes San Blas, que pouvait-on espérer de ces îles ?
Cette troisième facette de Panama nous a également surpris et nous avons adoré  les petites îles du Nord, leurs plages de sables blond, les eaux turquoises, les nichées de frégates, au loin le souffle de grands cétacés, et les îles du sud au relief plus marqué et à la végétation exubérante.

Très peu de voiliers s’arrêtent ici, les mouillages déserts et les quelques pêcheurs rencontrés prêts à partager le fruit de leur travail sur l’océan.

Nous avons donc passé ici 5 jours proches de la nature à nouveau avant la traversée vers les Galapagos et le grand saut dans le Pacifique.

Bye bye Atlantique… Pacifique nous voici !

Nous y voici, nous sommes programmés pour le 16 janvier.

A 14 h nous ancrons à Flat Anchorage dans l’attente du pilote qui va nous guider jusqu’au lac Gatun où nous resterons pour la nuit. Nus avons déjà nos 3 « handliners » fournis par notre agent afin de gérer amarrage de CAT’LEYA dans les écluses.

Vers 15h30, un bateau pilote s’approche, le pilote monte à bord et nous voilà partis, Manjaro derrière nous, vers la première porte. Après négociation, ou plutôt refus catégorique de se mettre à couple d’un bateau passager ou d’un immense voilier d’un autre temps, il est convenu qu CAT’LEYA et MANJARO traverseraient à couple !

Tout se passera bien et sans aucun problème particulier, les 2 bateaux sont identiques, les manœuvres d’autant plus aisées, et le plaisir complet, nous arrivons dans le Pacifique !

Lorsque la dernière écluse s’ouvre sur le Pacifique, c’est un moment magique… il y a tellement longtemps que j’attendais cela, des années de préparation, des milliers de miles parcourus, parfois difficile en mer, la récompense est là !

Les San Blas… l’Eden des navigateurs

Assurément, les San Blas sont notre plus belle découverte depuis notre départ de La Rochelle ! San Blas.. cet archipel résonnait dans mes oreilles depuis mon premier tour de l’Atlantique et notre rencontre avec les Biquets… un couple de toulousains que je compte bien retrouver en Polynésie.
Barrière de corail, mer bleue, verte, turquoise, îles de sables, cocotiers comme les dessinent les enfants… Habitation aux toits en feuille de cocotiers, les Kunas, les indiens locaux protègent leur culture et leur paradis !
Parfois les règles imposées nous paraissent irrationnelles, pourquoi interdire le wakeboard, le kitesurf, la pêche sous-marine, les vols de drone… mais finalement, ce qui s’offre à nous en est peut-être le résultat !


« Langostas », « sentoyos » (araignée de mer), red snappers, … rien ne manque et nous profitons des dons de la nature avec Manjaro ! Nous nous disons qu’il s’agit peut-être d’un avant-goût de la Polynésie et des atolls des Tuamotous..
10 jours de bonheur après, il est vrai, quelques semaines de « galère » depuis Annapolis…
Nous rencontrerons Eclectik dans les derniers jours, Eclectik envoie aussi des cartes postales sur Multicoque Magazine comme CAT’LEYA. D’ailleurs au mouillage près de BBQ island, nous avons rencontré Pierre Philippe à bord d’un Lucia 40 qui a reconnu CAT’LEYA suite à l’article sur notre ARC+.

Ti’AMARAA est aussi dans le coin, malheureusement nous ne ferons qu’échanger quelques mots à la radio aux Lemon Cays.
Chichime Cays, Hollandes Cazys, Bandeiro cays, autant de noms gravés dans notre mémoire à jamais…
Je vous laisse rêver avec ces vidéos et ces photos…

Nous avons ainsi rencontrer un créateur de « mollas », ces dessins tissés aux motifs géométriques de tortues, dauphins, poissons, etc…, un pêcheur de langouste qui vit avec sa famille pendant la période de pêche sur un îlot minuscule, sans ombre dans une simple case en tôle avec sa pirogue à voile et rame creusée traditionnellement dans un arbre…

La Jamaïque reggae…

Encore des miles avant la porte du Pacifique… La Jamaïque est une bonne étape avant les 600 miles restant pour refaire du carburant.

Au Nord, Port Antonio dispose d’une marina a priori accueillante, Errol Flynn Marina, l’acteur y avait une grande propriété à proximité ainsi qu’une île dans la baie. En réalité, l’accueil est déplorable, la marina est située dans la baie Ouest bien abritée, mais nous ne pourrons rester au quai car de gros bateaux doivent arriver (nous ne les verrons jamais…), direction mouillage, et où que l’on mouille on reste redevable des 25 US$ pour 0 service, pas de Wifi, pas d’eau, etc… et en plus la météo est très humide !

La Jamaïque n’est pas réputée pour proposer une sécurité de top niveau pour les touristes, effectivement, peut-être sont-ce les préjugés, mais une courte visite dans la ville de Port Antonio, hors de la clôture de la marina, et nous nous sentons limite… Pas de volontaire pour renouveler l’expérience de nuit ! Pourtant les jamaïquains qui nous aborderont dans l’enceinte de la marina pour nous « taper » quelques dollars ou un Pepsi sont sympa finalement…

Nous voulons quand même en voir un peu plus, pour la journée un chauffeur va nous amener sur la côte Nord-Est, au programme Blue Lagoon et des cascades.

Le paysage nous rappelle la Dominique avec une végétation très luxuriante mais le pays est vraiment très pauvre, les routes  entretenues  à la main mais en mauvais état, les habitations très sommaires… Ici tout se paye en US $; visite, guide, restau, etc…

Dans les cascades et la rivière, nous reprendrons goût à la vie terrestre après une navigation plutôt dure, au déjeuner, spécialités locales de poulet et de curry et enfin Blue Lagoon… sympa la Jamaïque.

La mer pour Panama est toujours forte, en cette saison, creux de 3 à 4 mètres et vent soutenu, 25 nœuds et plus… Finalement 5 jours après notre arrivée,  cela semble s’être bien calmé, nous allons reprendre la mer.

Stop aux Bahamas

Notre voyage se poursuit, direction Panama…

Nous choisissons l’option Est, USA, Bahamas, canal Cuba Haiti, Jamaïque puis Panama.

Bien que nous attendons une météo favorable, la navigation sera « chahutée »…

Une petite halte aux Bahamas remettra tout le monde en forme…

Voici quelques photos de Green Cays, les Bahamas, comme on les aime… (manque juste un peu de chaleur).

La Floride

Notre première halte en Floride sera Palm Beach, la ville par excellence  des « riches » américains…

Nous voici donc dans l’Intra Coastal Watyerway, un canal qui longe la cote Est des Etats-Unis depuis Miami jusqu’à Norfolk dans la baie de Chesapeake et que malheureusement CAT’LEYA ne pouvait emprunter à cause de son tirant d’air (la hauteur totale du bateau au-dessus de l’eau) de 27m alors que les ponts fixes sont de 56 pieds soit moins de 18m !

Et à Palm Beach le nec plus ultra c’est Worth Avenue, la rue des boutiques de luxe… il y a même une boutique Panerai.. empruntée par de belles voitures de sport, Ferrari, Porsche, etc…

De Palm Beach à Fort Lauderdale plus au sud, il n’y a que des ponts basculants, CAT’LEYA peut donc emprunter l’ICW… Puis direction le chantier où nous devbons encore faire des travaux de SAV… le canal se rétrécit de manière inquiétante, le croisement avec les bateaux en sens inverse est difficile et même parfois un peu stressant.

Les Everglades constituent sans aucun doute une particularité de la FLoride, une étendue de marais d’eau douce, maintenant protégée, paradis des alligators et de nombreux oiseaux. Le meilleur moyen de découvrir les Everglades c’est avec les « air boats », des bateaux propulsés par des hélices qui n’ont ainsi qu’un tirant d’eau minime.

C’est parti pour 3 heures dans ce milieu sauvage, qui malheureusement a été pollué par les produits utilisés dans les exploitations de canne à sucre avoisinantes et qui ne retrouvera probablement plus jamais sa qualité d’antan… Les Everglades sont le réservoir d’eau potable de tous les états du sud des US.

Retour vers le soleil de Floride

Après 5 mois dans la Baie de Cheasapeake, CAT’LEYA et MANJARO commencent à grelotter… il est temps de repartir vers le soleil.. et bientôt le Pacifique !
2 jours après notre départ d’Annapolis, nous revoici à Norfolk. En chemin, MANJARO croise l’ARC… non pas le rallye mais un cargo homonyme.


Le vent est bien là mais qu’il fait froid, à Norfolk le thermomètre descendra en-dessous de zéro au mouillage !
L’étape suivante va nous ramener vers la Floride, encore faut-il passer le fameux Cape Hateras qui nous a fait bien souffrir lors de la montée…
Du coup nous partons un Dimanche sans vent, mais il subsiste de la houle et la nav n’est pas très confortable. En tout cas, la carène de CAT’LEYA s’est bien nettoyée et glisse mieux.
Nous longeons la côte à quelques miles pour profiter des contre-courants du Gulf Stream qu’il n’est pas question d’affronter…
Après 2 jours et 2 nuits de mer et de houle inconfortable nous pourrions atteindre Savanah de nuit mais pas de mouillage en ville…
Nous décidons de faire une halte en Caroline du Sud.

Le mouillage est magnifique et il fait déjà bien plus chaud. Nous reprenons nos marques et nos habitudes dans les mouillages, enfin !!!

Le drone sera de sortie et vous offre cette vidéo et ce panaroma.

L’étape suivante devait nous mener directement à Fort Lauderdale, mais décidément la météo est changeante et la mer manifestement pas heureuse de nous voir descendre vers le soleil…
C’est l’occasion de visiter Palm Beach et de naviguer sur l’ICW (Intra Coastal Waterway un chenal qui longe la côte Est des États Unis de Miami à Norfolk mais dont les ponts fixes trop bas nous interdisent l’accès avec nos 27m de tirant d’air) jusqu’à notre destination finale.

un Catamaran autour d'un monde bleu

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