L’île des Pins

La Niña nous gratifie depuis notre arrivée d’une météo pluvieuse (contrepartie des conditions exceptionnelles dans le Fiordland de l’île du Sud en Nouvelle-Zélande)… Mais les prévisions laissent entrevoie une accalmie pour la semaine qui vient… c’est le moment de partir vers l’île des Pins, l’un des joyaux de la Nouvelle-Calédonie.

 

Nous quittons Port Moselle pour le Lagon Sud en direction de l’îlot Ua,

mais le mouillage n’est pas bien protégé pour le vent prévu la nuit et nous contraint à rejoindre l’îlot Mato avant de traverser vers l’île des Pins.

là-bas, tous les anciens mouillages sont désormais interdits sauf la baie de Kuto et celle de Kanemura par vent d’Ouest, c’est donc là que nous atterrissons au moins pour la nuit. L’île des Pins a un statut particulier de « réserve Kanak », la coutume s’applique donc sur l’île mais pas ici à la baie de Kuto…

La baie de Kanemura est une baie idyllique avec une belle plage de sable blanc, et l’ilôt Kanemura  rappelle ceux du Lau group aux Fidji… Cet ilôt était considéré comme « tabou » dans le passé, c’est-à-dire interdit d’accès (rappelez-vous l’histoire de Assassination cove dans la Bay of Islands en Nouvelle Zélande où l’explorateur français Marion du Fresne et l’équipage de son bateau de 26 personnes ont été tués par les Maoris le 12 juin 1772 pour ne pas avoir respecter l’interdiction de pêcher car le site était Tapu… Quelques années auparavant les corps de membres de la tribu Maori avaient atterri dans cette baie après un combat contre une autre tribu, fait que Marion du Fresne ignorait totalement… ). Il semble qu’en 2002 une touriste japonaise ait été tuée et brûlée à ce endroit pour s’y être rendue…

Un mince fil de sable blanc sépare cette baie de celle de Kuto, elle aussi emblématique de l’île des Pins.

Nous décidons d’aller à Vao, la ville principale de l’île et siège de la grande chefferie. Au  plan coutumier,  l’île des Pins est un peu particulière, elle abrite en effet 8 tribus, Gadji, Ouapan, Touété, Ouatchia, Youwati, Vao, Komagna et Kéré représentés par des chefs ou des « petits chefs »… L’histoire de la nomination du grand chef de l’île des Pins, est émaillée de guerres de clans et de troubles… Le XVIIème siècle vit en effet arriver sur l’île des habitants de Lifou originaires de Tonga dont le chef se vit offrir la chefferie de l’île. 2 descendants de cette famille s’opposèrent en 1974, lors du décès du précédent chef, pour obtenir le titre de grand chef. C’est finalement Hilarion Vendégou qui exerça cette fonction  jusqu’en 2020. Le nouveau grand chef fut nommé en début d’année et les festivités d’intronisation sont prévues en Octobre.

Ce fut donc un grand honneur de pouvoir faire la coutume dans la grande chefferie de Vao en présence de Guillaume Vendégou et sa femme Yolande, à l’occasion d’une réunion des chefs et petits chefs en lien avec cette récente nomination. Nous fûmes ainsi inviter ensuite à prendre le déjeuner et à discuter. J’ai immédiatement retrouvé l’esprit d’accueil et de partage qui prévaut dans les valeurs des iles du Sud Pacifique ! Merci à Alex qui nous a introduits.

L’histoire du village de Vao est liée aux premiers missionnaires sur l’île, les pères maristes, l’église, le presbytère et le collège Saint Joseph en témoignent encore aujourd’hui.

La montée derrière l’église jusqu’au cimetière et la chapelle nous offrira un magnifique panorama sur Vao, les baies de Saint-Maurice, de Saint-Joseph, d’Upi et la baie d’Oro.

La baie de Saint Maurice abrite un monument commémoratif où sont érigées de belles sculptures kanaks.

Depuis la baie de Saint-Joseph les piroguiers traditionnels nous embarqueront jusqu’à la baie d’Upi où des rochers coralliens semblent flotter sur l’eau.

Tout au Nord de l’île des Pins, nous nous dirigeons vers Gadji, la tribu du grand chef Guillaume Vendegou, et allons nous promener sur les baies avoisinantes, pointe Kotivendégou et la baie des crabes.

 

En revenant vers le sud, nous nous arrêtons dans la Grotte de la troisième,

puis la Grotte de la reine Hortense, lieu mystique pour les kanaks. La fille de Vendégou II, connue sous le nom de reine Hortense, fut mariée au grand chef Samuel à l’age de 7 ans. Elle devint elle-même chef plus tard et trouva refuge dans cette grotte pendant une guerre de succession entre 1855 et 1856. C’est également elle qui a tenu tête aux autorités françaises lorsque ces dernières ont voulu exiler les insulaires et ainsi récupérer leurs terres pour accueillir les déportés. Sans aucune descendance, la Reine termina ses jours chez les Soeurs. L’entrée se fait en longeant une rivière dont la source est dans la grotte, quelques nids d’hirondelle, des chauve-souris nous accueillent,

puis en franchissant un petit pont on arrive dans le deuxième salle.

De retour au bateau, le soleil nous offre un spectacle lumineux…

4 réflexions sur “ L’île des Pins ”

  1. Ou êtes-vous maintenant ?
    Nous sommes dans la baie de Prony.
    Un sloop bleu turquoise.
    J’aime beaucoup vos commentaires !

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